Faire rayonner les avocats asiatiques
Agnès Rossignol
2014-10-23 13:15:00
C’est en tout cas ce que pense Me Selena Lu, avocate chez Lapointe Rosenstein Marchand Melançon (LRMM) depuis plus de quatre ans, qui vient d’être élue présidente de YCPA pour un mandat de deux ans débutant en 2015.
Depuis 15 ans, l'organisme à but non lucratif (OBNL) tente de promouvoir et favoriser le réseautage entre les jeunes Chinois et Asiatiques, de contribuer à l’essor économique et culturel du Québec et du Canada, ainsi qu'à réunir et bâtir la relève. Il joue un rôle actif sur la scène économique en faisant la promotion des investissements et du commerce entre le Québec, le Canada, la Chine et l’Asie.
C'est sans doute son implication au sein d'autres OBNL dans le milieu culturel et des affaires qui lui a permis d'être élue, suppose celle qui a intégré YCPA en 2009 pour s'occuper des relations publiques dans le cadre de l'organisation du Bal de l'Orchidée.
« Il faut pouvoir agir comme porte-parole de l’association auprès des membres, médias, commanditaires. Les électeurs ont probablement trouvé chez moi cette capacité de leadership ».
Leadership et visibilité
La nouvelle présidente aura comme mission d’assurer le rayonnement des jeunes professionnels et entrepreneurs asiatiques au sein de la communauté d’affaires, du gouvernement et des médias tant au Québec qu’à l’international.
« Les asiatiques occupent de belles professions et réussissent bien à l'école, mais ne s'affichent pas. L'objectif est donc de leur assurer une visibilité », affirme la jeune femme de 31 ans, d'origine chinoise, née à Edmonton en Alberta et qui a immigré au Québec à l'âge de deux ans.
Barreau 2010, Me Lu qui pratique en droit des assurances et responsabilité civile est l'une des seules avocates au sein de l'organisation, au côté notamment du directeur des communications et du marketing, Me Dave Gaudet, conseiller juridique chez Jean Coutu.
« Les avocats asiatiques sont très peu nombreux au Québec et encore moins en litige car ils n'aiment pas la confrontation. Les chinois sont plutôt des entrepreneurs. »
Elle souhaite ainsi mettre en place un institut de leadership afin de développer des habiletés. Il pourrait s'agir d'une formation pratique de quelques jours donnée par des leaders à une cohorte d'une vingtaine de membres.
Créer des modèles
« Jeune, j'ai eu de la difficulté à trouver un modèle québécois d'origine chinoise. Compte tenu de l'évolution de ces dernières années, j'espère faire ressortir quelques personnalités pour créer des modèles ».
À cet effet, Me Lu souhaite développer un programme de mentorat qui pourrait prendre différentes formes : un dîner-rencontre avec un vice-président d'une grande compagnie qui parlerait de sa profession, la présentation d'un profil du mois qui mettrait en lumière les réalisations d'un professionnel qui se démarque ainsi que ses implications personnelles.
« Je serai ravie aussi de proposer à un jeune de me suivre une journée dans ma vie d'avocate ».
Pérennité et union
Me Lu souligne l'importance de l'indépendance financière de l’association et donc de trouver des commanditaires, comme des entreprises qui veulent intégrer la Chine dans leur stratégie d'affaires. L'objectif est d'assurer sa pérennité et d'avoir des employés pour la faire grandir.
Elle entend aussi unir la communauté asiatique afin de renforcer sa voix, en tissant des liens entre YCPA et les multiples organisations asiatiques qui existent sur le territoire.