Immigration : des avocats veulent réduire les délais
Gabriel Poirier
2022-03-03 10:15:00
C’est en ces termes, confié à ''La Presse'', que Me Stéphanie Valois décrit le traitement des demandes de résidence permanente des travailleurs qualifiés. Au Québec, le délai d’attente moyen serait de plus de deux ans, tandis qu’il est de six mois ailleurs au Canada.
« Ce n’est pas anecdotique. Ça semble vraiment être une politique ou un point mort du gouvernement fédéral », poursuit la présidente de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI).
L’Association a envoyé une mise en demeure à Sean Friser, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, le 23 février dernier.
L’AQAADI aurait souhaité que cette mise en demeure, que ''La Presse'' a consultée, incite le gouvernement fédéral à traiter dans un délai de trois mois les dossiers datés de 2018 et à traiter dans un délai de six mois ceux datés de 2019.
25 000 dossiers de travailleurs qualifiés du Québec souffriraient d’un retard de traitement de la part d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Le regroupement confie au quotidien qu’il envisage un recours de type mandamus à la Cour fédérale pour ordonner qu’une décision soit rendue dans les dossiers pour cause de délai déraisonnable.
À noter que les travailleurs qualifiés du Québec sont majoritairement déjà établis au Québec, ces derniers ayant complété le processus de sélection du gouvernement provincial. Les délais se trouvent donc du côté du fédéral.
« L’IRCC est capable de traiter les dossiers de travailleurs qualifiés fédéraux en six mois et d’ouvrir d’autres programmes. Si vous faites ces nouveaux programmes-là, traitez les dossiers du Québec aussi ! », déplore à La Presse Me Guillaume Cliche-Rivard, avocat spécialisé en immigration.