Inviter un ami dans son lit n’est pas une invitation sexuelle
Florence Tison
2020-07-09 14:15:00
La décision du tribunal rappelle l’importance du consentement en maintenant qu’inviter un ami dans son lit pour se réchauffer n’est pas une invitation à se livrer à des actes sexuels… et surtout lorsque la femme dit non.
« L’homme doit être soucieux du consentement de la dame », souligne le jugement contre Charles Demeule-Lalonde, le jeune homme âgé de 21 ans qui avait agressé une jeune femme en 2017 lors d’une fête chez une amie.
M. Demeule-Lalonde et la victime avaient décidé de dormir sur les lieux. Lorsqu’une autre jeune fille s’est plainte d'avoir froid, la victime a désigné l’agresseur et un autre ami en disant :
« Ah! Bien il y a deux chaufferettes qui pourraient aider! »
M. Demeule-Lalonde s’est alors étendu aux côtés de la victime, qui a dû repousser à quatre reprises des attouchements sexuels qu’elle ne désirait pas. Elle a d’ailleurs clairement exprimé son refus lors des cinquièmes attouchements en utilisant la force et en lui disant de la laisser dormir.
Le résident de Vaudreuil-Dorion avait été condamné en première instance à une probation et des travaux communautaires.
« Ce n’est pas parce qu’on dit qu’on a deux chaufferettes que ça veut dire que l’on consent à ce qu’un homme nous touche », avait alors dit le juge de première instance.
Le jeune homme a porté la cause en appel en prétextant que la victime était trop fatiguée pour bien interpréter ses gestes, et qu’il n’était pas crédible que la victime soit restée passive.
« Ce type d’argument fondé sur le comportement de la “bonne victime” n’a plus cours aujourd’hui », a toutefois estimé le juge de la Cour d’appel, qui rappelle « qu’on ne peut reprocher à la plaignante de ne pas avoir quitté les lieux ».