Le « meilleur juge » est décédé
Didier Bert
2021-10-05 15:00:00
Né en 1935 à Montréal, Yves Mayrand a obtenu une licence en droit à l’Université de Montréal en 1959. Barreau 1960, il se spécialise immédiatement en droit criminel et pénal.
Il est reconnu comme un avocat tenace et audacieux, qui n’hésite pas à défendre des personnes accusées de meurtre, dès ses débuts comme avocat.
Il n’hésite pas non plus à exercer des fonctions en dehors de sa pratique. En 1967, l’avocat est le procureur spécial de l’Exposition universelle de Montréal. L’année suivante, il est secrétaire de la Commission Raynault sur le fonds de pension et le régime de retraite des policiers de Montréal. Il devient ensuite procureur de la Commission de police de 1969 à 1971.
Il sera aussi le vice-président de la section du Québec de l’Association pour l’abolition de la peine de mort.
« Le meilleur juge »
Sur la page de condoléances, le juge Mayrand est salué notamment par l’avocat Marc Poupart, ancien président de l’Association des avocats de la défense de Montréal, qui le décrit comme une des personnes qui l’a le plus marqué.
« Nous avons participé ensemble à plusieurs comités et j’ai pu apprécier sa compétence et son humanisme dans plusieurs sphères, relate Me Poupart. Comme juge, je ne peux dire qu’une seule chose: c’est le meilleur juge, devant qui j’ai eu l’honneur de plaider à de très nombreuses reprises. Il était avant tout humain et doté d’un jugement exceptionnel. Il a toujours été simple. »
L’avocat Daniel Rock se joint aux hommages, décrivant les « rencontres à votre bureau de juge en chef de la Cour des Sessions de la paix dégustant un cigare tout en affirmant notre aversion de l’injustice ».
Une belle carrière
Yves Mayrand a fait partie du comité directeur de l’Institut canadien de l’administration de la justice, de la section canadienne de la Commission internationale des juristes, et du Conseil de la magistrature du Québec. Il a présidé le comité de rédaction du Code de déontologie.
En 1972, Yves Mayrand est nommé juge à la Cour des sessions de la paix. Il sera ensuite nommé juge en chef en 1978. Il mène plusieurs réformes, dont la mise en place du premier système de communication de la preuve au Canada. Il instaure aussi un service d’accueil et d’aide aux témoins pour les procès criminels.
En 1984, Yves Mayrand est nommé juge à la Cour supérieure du Québec, chambre criminelle, division de Montréal. Six ans plus tard, une décision fait les manchettes: le juge oblige un juré à assister à un procès, parce que celui-ci tentait de se défiler. Le juré affirmait ne pas pouvoir être impartial, alors qu’aucun avocat ni procureur ne s’objectait à sa présence. Le juré avait été contraint d’assister au procès, portant sur des accusations d’agressions sexuelles, comme simple observateur, sans avoir droit à un remboursement compensatoire.
En 2001, Yves Mayrand est nommé juge surnuméraire de la Cour supérieure. Puis il quitte la magistrature en 2010 pour prendre sa retraite.
Yves Mayrand est l’auteur de nombreux articles publiés dans des revues juridiques. Il est intervenu à de multiples reprises lors de conférences relatives à l’administration de la justice.
Il a été membre de la Conférence des juges du Québec, de la Société de criminologie, et de l’Institut international de Droit d’expression et d’inspiration françaises.
Sportif, pratiquant notamment le tennis, Yves Mayrand a été le président de la Ligue de baseball Montréal Junior de 1967 à 1971.
Au printemps, l’Université de Montréal avait créé une bourse Yves Mayrand en droit criminel, destinée à ses étudiants en droit.
Yves Mayrand avait perdu son épouse, Lucille Mongrain, il y a près de trois ans.
Anonyme
il y a 3 ansFrom Algeria .respect Man Rip
Anonyme
il y a 3 ansAprès quoi les américain devrait les bombarder au nom des droits de l'homme (ex.: par exemple, le droit de la minorité kabyle de s'exprimer en anglais), et une fois ce pays réduit en cendre le Canada devrait envoyer des casques bleus pour garder la paix, et des consultants en droit pour rédiger une nouvelle constitution.