Le petit cabinet qui vole les gros
Delphine Jung
2020-12-10 15:00:00
« On a tous fait les heures que ça implique, travailler dans un gros bureau », mais il était temps de passer à autre chose pour les avocats du cabinet Blue HF, qui a pignon sur rue à Montréal.
Me Marc Flood, le dernier avocat a avoir été nommé associé raconte que le cabinet est né au début des années 2000.
À la base, Frédéric Dionne, ancien de chez Stikeman, voulait lancer un hedge fund. Finalement, Blue HF est devenu un cabinet boutique, mais a gardé son nom. « Cela fait partie de notre marque maintenant », explique Me Flood qui concède qu’il a déjà été question de changer le nom. D’autant que son fondateur n’est plus de la partie.
Aujourd’hui, il se spécialise en droit des affaires et représente aussi des fonds d’investissement qui souhaitent éventuellement soutenir des jeunes pousses.
Le cabinet compte 13 employés dont 7 avocats. Parmi eux, 3 associés : Mes Julien Saulgrain venu de McCarthy, Sylvie Bordet, ancienne d’Osler et de Stikeman, et Marc Flood, passé par Norton Rose.
Dernièrement, trois avocats ont rejoint l’équipe et tous viennent de gros cabinets : Fasken et McCarthy toujours.
Pourquoi ce « move » ? « C’est une façon différente de voir la pratique. Nous essayons d’offrir des horaires plus bas avec une qualité de travail digne des gros cabinets. Nous proposons aussi des forfaits à prix fixe », explique Me Flood qui a rejoint l’équipe il y a quatre ans.
L’avocat pense que leurs clients pourraient facilement se diriger vers les conseils des gros cabinets, mais ils ont préféré faire appel aux services de Blue HF qui est peut-être un peu « plus humain ».
Me Flood assure que dans leur pratique, tous les avocats du cabinet s’en tiennent aux méthodes de travail des gros cabinets.
« La formation, la rigueur, faire attention aux détails… ce sont des choses qui s’apprennent difficilement ailleurs que dans les gros cabinets », dit Me Flood. Le but : offrir une qualité de prestation digne des gros cabinets, à moindre coût.
Alors faut-il absolument venir d’un gros cabinet pour espérer travailler avec cette équipe ? « Ce n’est pas un prérequis, mais c’est un gros plus », dit l’associé.
Me Flood confie que le cabinet espère bien grossir pour accueillir entre 10 et 15 avocats d’ici quelques années.
Ce que veut Blue HF ce sont des avocats déjà bien formés, « car nous sommes seulement 7 avocats pour le moment et c’est plus difficile pour une petite équipe de former de jeunes avocats », explique Me Flood.