Omar Khadr peut poursuivre Ottawa

La Presse Canadienne
2014-10-24 08:41:00

Le magistrat affirme que la question de savoir si le Canada a « comploté avec des responsables étrangers » pour violer les droits fondamentaux d'un citoyen n'est pas « anodine ». Il ajoute que cette question clarifie la « nature de la controverse » entre les parties.
Le gouvernement fédéral s'opposait à cet élargissement de la poursuite, arguant entre autres choses que le droit international empêchait Omar Khadr d'inclure les États-Unis dans son action en justice, initiée en 2004.
M. Mosley affirme qu'il devrait incomber à un juge dans le cadre d'un procès de déterminer la valeur de l'argument du complot. Il souligne que la poursuite intentée par Omar Khadr n'identifie pas les États-Unis à titre de défendeur, et ne réclame aucune mesure contre les autorités américaines.
Par conséquent, elle n'enfreint pas les règles sur les tribunaux intérieurs prononçant des jugements contre des gouvernements étrangers, a fait valoir M. Mosley.
Le juge accorde aux avocats d'Omar Khadr le remboursement de frais juridiques, en faisant valoir que le gouvernement fédéral a "considérablement fait augmenter les coûts et les délais" de l'action en justice en s'opposant aux amendements à la poursuite, qu'il a quasiment tous autorisés.
L'avocat d'Omar Khadr, John Phillips, s'est réjoui de la décision. « Cela permettra une audience en règle et un examen approfondi de ce qui est arrivé à Omar (Khadr) et de la manière avec laquelle il a été traité tant par les États-Unis que par les autorités gouvernementales canadiennes », a-t-il exposé.