Pas de stage, pas de job...Je pars en affaires!
Florence Tison
2021-03-05 15:00:00
« Ma femme est médecin de famille, et moi je suis à la maison, décrit l’ancien étudiant. J’ai un bac en ingénierie, j’ai fini mon bac en droit, et je me tourne les pouces. J’ai 27 ans, personne ne veut m'engager et tout est fermé. Je reste passif ou j'essaie de faire quelque chose? »
La question ne s’est pas posée longtemps. Sean a décidé de faire quelque chose, et il a réussi de façon grandiose. Il a maintenant deux entreprises florissantes, l’une qui confectionne des masques artisanaux, l’autre qui est une plateforme immobilière basée sur l’intelligence artificielle (IA).
Les premiers en masques réutilisables au Québec
Tout a commencé par des recherches et de l’analyse de données sur la COVID-19. Après quelques jours, Sean fait une constatation importante.
« Les Nord Américains étaient en retard de trois semaines sur la gestion du virus, résume Sean. Le port du masque allait être essentiel pour combattre la COVID-19. »
Il n’en fallait pas plus pour convaincre le futur entrepreneur de se lancer en affaires. Trois semaines après avoir été mis à pied le 24 mars 2020, Sean démarrait la compagnie de masques réutilisables Bien aller.
« On était littéralement les premiers! se souvient Sean. C’était tout un défi : je n'avais jamais fait de vente au détail, de commerce, d’expédition. Tout était nouveau! Mais mes connaissances en droit et en génie m’ont permis de naviguer parmi les défis. »
Le succès de Bien aller a été instantané. Trois mois après son lancement, 250 000 masques avaient été vendus à travers le Canada.
Encore aujourd'hui, le chiffre d'affaires de l’entreprise est stable. Bien aller emploie neuf personnes y compris Sean et vend en moyenne 5000 masques par mois.
« On est conscients que la “business” des masques réutilisables n’est pas soutenable à long terme, spécifie Sean. Mais les masques réutilisables vont encore être utilisés dans le transport en commun et le transport aérien, et la compagnie va se réorienter vers les accessoires de voyage : oreillers de voyage, lunettes de soleil… tout ce dont les gens ont besoin quand ils voyagent! »
Squarefeet.ai
Sean Tassé n’est pas seul dans l’aventure. Ils sont quatre fondateurs derrière Bien aller. En juin 2020, « une fois passé le gros boom de Bien aller », tous ont décidé de se lancer dans une autre aventure entrepreneuriale, en intelligence artificielle (IA) cette fois-ci.
Leur création, Squarefeet.ai, est une plateforme web que les développeurs de projets immobiliers peuvent utiliser pour faire leurs évaluations de marché et décider à quel prix vendre leur projet à l'aide de données publiques et de données du projet lui-même, toutes récoltées grâce à l’IA.
Comme Sean l’a constaté alors qu’il travaillait en gestion de projet dans le milieu de la construction, les problèmes sont courants quand vient le temps de déterminer le prix de vente d’unités de condos, par exemple.
La bonne idée de Sean et de ses partenaires d’affaires a d’ailleurs reçu du financement de la part du Massachusetts Institute of Technology Sandbox, de PME MTL et de Montréal Inc.
Et le droit?
Sean n’a pas fait une croix sur le droit, au contraire, même s’il a repoussé son Barreau d'un an afin de stabiliser les deux entreprises et « d’avoir les bonnes personnes en place ».
L’an prochain, il passera son examen du Barreau et fera son stage du Barreau au sein de Dentons.
« Le but, c'est d'aller chercher de l'expertise chez Dentons. Mon objectif, c’est de me spécialiser en litige de la construction, mais en créant mes deux entreprises j’ai réalisé à quel point le côté commercial du droit est très important aussi! Ça va être quelque chose que je vais toucher chez Dentons. »
Sean se voit à long terme chez Dentons. « À mon avis, c’est la meilleure place. Je suis allé chercher les meilleures personnes avec qui apprendre! »