Un avocat veut diriger le PLQ!

Un avocat fiscaliste originaire de Matane, Marc Bélanger, se lance dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ). Si les candidatures ne s’officialiseront formellement qu’en janvier, l’expert en commerce international se dit déjà prêt à prendre la ligne de départ. « Ma réflexion, elle est faite », confirme-t-il.

L'homme de 54 ans a deux campagnes électorales fédérales à son actif dans l'Est-du-Québec sous la bannière du Parti libéral du Canada. Il a été défait en 2000 dans Haute-Gaspésie–La Mitis–Matane–Matapédia, puis en 2004 dans Matane-Matapédia par le même candidat bloquiste, le député sortant Jean-Yves Roy.

Alors que M. Bélanger partage son temps entre l'Outaouais et Montréal, où il a fondé sa firme d'avocats l'an dernier appelée B International, l'aspirant leader libéral estime pouvoir porter la voix des grands centres, mais aussi celle des régions.

Avant de fonder son cabinet, le Barreau 1997 a travaillé comme associé chez DS Avocats pendant plus de huit ans. Il détient un baccalauréat en droit de l’Université d’Ottawa, une maîtrise en droit international et européen de l’Université Toulouse Capitole ainsi qu’une maîtrise en fiscalité de l’Université de Sherbrooke.

« Les membres disent depuis deux ans qu’ils aimeraient avoir quelqu’un qui est connecté avec les régions, mais qui n’est pas non plus déconnecté de Montréal. Ma candidature, c’est exactement ça », dit-il avec détermination.

Pour lui, un Québec qui s’enrichit est aussi un Québec en mesure de réinjecter des deniers publics dans des services comme la santé et l’éducation. Marc Bélanger défend également que la gestion de courte vue a assez duré et que la province doit désormais se doter d’un véritable plan de développement quant à ses ressources naturelles.

« Le Québec n’est pas à la hauteur actuellement au niveau de ses richesses, du développement de ses richesses et des retombées (économiques). Le Québec n’est pas là où il devrait être », déplore celui qui espère succéder à Dominique Anglade, qui a quitté la vie politique en novembre 2022.

Le principal intéressé comprend d’ailleurs que le défi sera grand s'il souhaite repositionner favorablement le PLQ, qui ne compte plus que 19 députés à l’Assemblée nationale. Il se dit toutefois prêt à le relever.

Pour M. Bélanger, un retour en force du parti sur l’échiquier politique est tout à fait possible et passe par le choix d’un bon « porteur de ballon ». Un chef qui saura tisser des liens avec les militants libéraux et ranimer la flamme du militantisme pourra à son avis inverser la tendance dans des circonscriptions au nombre de membres désormais « anémique ».

« Le Parti libéral, c’est un parti qui est à gauche, qui est à droite, qui est au centre. C’est un parti qui est capable de résonner pour tous les Québécois (…). Ça prend quelqu’un qui est crédible et qui est capable de passer le message », mentionne Marc Bélanger.

Selon le politicien, de nombreux libéraux ne sont actuellement pas prêts à se prononcer. Il constate qu’une part importante des membres du PLQ attend « de voir les candidats et le contenu » avant de choisir le prochain chef.

Neuf mois pour sortir de l’ombre

Même s'il admet composer actuellement avec un certain déficit de popularité par rapport aux candidats déjà confirmés, Marc Bélanger ne s’inquiète pas outre mesure et croit en ses chances. Il précise que rien n’est joué; l'aspirant chef entend d’ailleurs prendre les prochains mois pour mieux se faire connaître aux quatre coins du Québec.

« Le but, ce n’est pas d’être connu au début de la compagne; c’est d’être connu le jour du vote », ajoute Me Bélanger.

Jusqu'à présent, deux candidats ont annoncé publiquement leur intention de prendre part à la course à la direction du PLQ. Il s'agit de l'ex-maire de Montréal Denis Coderre et de l'ex-président de la Fédération des chambres de commerce du Québec Charles Millard.

S'il refuse toujours de confirmer ses intentions, l'actuel ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, se préparerait, selon plusieurs sources, à sauter dans l'arène.

Les militants libéraux seront appelés à voter en juin prochain.