Un ex-avocat acquitté d’entrave à la justice
Mathieu Galarneau
2020-03-06 13:15:00
Mais si M. Strapatsas ne prend pas la direction de la taule, il n’en demeure pas moins que sa crédibilité sort du processus judiciaire entachée. « Non seulement le tribunal ne croit pas la version de l’accusé, mais celle-ci ne suscite en son esprit aucun doute raisonnable », a déclaré le juge Paul Chevalier, sur le banc.
L’accusé était défendu par Me Tom Pentefountas, qui croit que son client pourrait maintenant récupérer la licence de pratique.
Dimitrios Strapatsas a agi comme avocat pour un meurtrier, John Boulachanis, en 2015. Il attendait un procès où un codétenu devait témoigner contre lui. Il a réussi à trouver une femme qui a accepté de mettre en ligne la déclaration du délateur pour 200 $.
À son procès, Strapatsas est demeuré évasif, affirmant avoir versé les 200 $ à la demande de la famille de Boulachanis, comme sa sœur allait régulièrement le visiter en prison.
« Ces contradictions, invraisemblances et réticences font en sorte que le tribunal ne peut pas croire la version de l’accusé », a jugé le magistrat.
Mais la femme en question a elle aussi été imprécise en cour, notamment sur la façon dont elle a obtenu les 200 $ et ses contacts avec Strapatsas.
Le juge Chevalier, devant le doute raisonnable, n’a pu qu’acquitter l’accusé. « Le témoignage qu’elle a rendu, avec ses faiblesses et ses contradictions qui demeurent inexpliquées, ne peut établir hors de tout doute raisonnable la culpabilité de l’accusé. »