Les petites récompenses

Il fut un temps où plus les années passaient, plus mon réveil-matin me faisait souffrir.

Durant mes journées de travail, j’avais souvent de la difficulté à garder les yeux ouverts.

Aussitôt que je tapais de longs documents, mes paupières se fermaient d’elles-mêmes.

À certaines occasions, je les laissais fermées pendant presqu’une minute.

Évidemment, j’avais sans cesse la crainte de me faire prendre dans cette situation embarrassante.

Afin que la journée passe plus vite, j’ai décidé de m’accorder des petites récompenses après certaines tâches.

Cela pouvait être une bonne galette à l’avoine après avoir terminé une mise en état d’un dossier, un café lorsque la petite aiguille de l’horloge atteindrait le chiffre 11 ou bien lorsque j’aurais une télécopie à transmettre, j’en profiterais pour faire un petit détour pour aller dire bonjour à mes collègues de travail que je voyais plus rarement.

Par contre, bien souvent, vers la fin de l’après-midi, alors que je travaillais dans un dossier très intéressant (il faut dire que la plupart des dossiers étaient intéressants), j’oubliais l’heure et passais tout droit.

Le bureau se vidait petit à petit et je ne m’en rendais même pas compte.

J’étais définitivement absorbée par mon travail que j’aimais tant.

Je m’habituai à ce rythme de vie en me disant que je devais travailler trop fort et que je n’avais pas le choix de me trouver des trucs pour supporter cette fatigue.

La fatigue expliquée

Un jour, alors que je consultai un médecin généraliste « d’expérience » pour un examen de routine, une stagiaire remarqua que ma glande thyroïde était imposante.

Elle me tâta le cou et me fit avaler.

Elle appela ensuite l’infirmière pour me faire prendre une prise de sang.

Je reçus un appel du médecin quelques jours plus tard pour me dire que j’avais un gros problème d’hypo-thyroïdie et que d’après ses calculs, cela durait depuis déjà 10 ans...

On m’a dit ensuite que c’était une maladie qui se traitait très bien et que quelques hommes, mais surtout plusieurs femmes comme moi en étaient atteintes sans le savoir.

Les principaux symptômes de l’hypo-thyroïdie sont la fatigue, l’intolérance au froid et la peau sèche.

Puisque ces symptômes peuvent être assimilables à un hiver difficile dont plusieurs souffrent, les gens ne croient pas avoir un tel problème de santé.

Aujourd’hui, je suis traitée et tout va très bien.

Mais même si je ne suis pas aussi fatiguée, je m’accorde encore des petites récompenses !!!