Dans les coulisses du Congrès...
Emeline Magnier
2013-05-31 17:15:00
Au travers des couloirs et des différentes conférences et ateliers, on pouvait croiser la Bâtonnière du Barreau de Québec, Me Nathalie Vaillant, l'ancien Bâtonnier du Québec, Me Louis Masson, la directrice générale de l'AJBM, Me Catherine Ouimet, la future présidente de l'ABC, Me Michèle Moreau, ou encore la directrice générale adjointe du Barreau du Québec, Me Lise Tremblay...
Le thème retenu cette année s'adresse aux avocats en employant le style direct, comme une interpellation: "Vous êtes au cœur de la solution". Un grand choix de formations couvrant un bon nombre de domaines de pratique est offert à ceux qui souhaitent parfaire leurs connaissances ou découvrir une autre matière.
La particularité cette année résidait dans le choix des thèmes pour les deux plénières, colorés et accrocheurs.
Créativité
"Les avocats créateurs de solution?" est la conférence qui ouvrait le congrès. Si le titre laissait présager des conseils relatifs à la résolution des conflits -théorique et quelque peu indigeste-, la présentation était en fait axée sur la créativité au sens pur et son application dans l'exercice de la profession.
Au travers de jeux, à connotation parfois psychanalytique - que voyez-vous dans cette image?-, Me Pierre-Claude Lafond, professeur à l'Université de Montréal, a entraîné les avocats à se servir de leur hémisphère droit, où se situe la créativité, l'intuition, et la pensée divergente.
Les résultats ont été concluants puisque lors d'un brainstorming sur l'accessibilité à la justice, un des participants a proposé l'instauration d'une assurance juridique sur la carte soleil. Si c'est pas de la pensée créative ça!
Après avoir fait leurs devoirs, les conférenciers ont pu assister à un débat animé par Danièle Henkel, la Dragonne, entourée de cinq panélistes, dont Me Pascale Pageau, de chez Delegatus, Me François Brabant, de chez BCF, et François Étienne Paré, Directeur de la ligue nationale d'improvisation.
Si la plupart des questions de la dragonne sont au final restées sans réponse - on sait que les avocats parlent beaucoup et s'égarent parfois- Me Brabant nous a appris que les porteurs de toge improvisaient souvent. (souvent.., souvent?)
Humour
La matinée s'est clôturée sur un sketch de la Ligue nationale d'improvisation, reprenant à la légère les enseignements dispensés plus tôt. Spectacle bien apprécié par l'assistance.
"J'ai adoré l'atelier, ça sort du chemin régulier et sérieux du droit et ça débute bien un congrès ", commente Me Johanne Marcil, avocate à son compte à Sherbrooke.
Après avoir fait chauffer ses méninges, direction la salle des exposants pour le repas du midi.
Me Marie-Josée Garneau, de Victoriaville, s'essaye avec les petits fours et la salade de fruits. L'avocate et ex-présidente de l'association des avocats de provinces est une habituée du Congrès où elle se rend chaque année. Elle n'a pas attendu que les heures de formation soient rendues obligatoires par son ordre professionnel pour assister à des conférences. "J'apprécie l'envergure de l'événement et la qualité des formations", dit-elle.
Assise à la même table, c'est la toute première fois pour Me Valérie Arruda du centre communautaire de Lanaudières, qui n'avait jamais assisté au Congrès. "J'ai gagné un tirage au sort au bureau", explique l'avocate qui apprécie de pouvoir sortir de sa routine et de voir d'autres visages.
Un café, et il faut déjà retourner à la plénière de l'après-midi: "La politique à l'ère post-corruption: utopie ou espoir", tout un programme.
Débats animés
Marie-Maude Denis, journaliste chez Radio Canada, animait les débats, en complète interactivité avec l'assistance. Les panélistes, dont Mathieu Bock-Côté, chroniqueur, Me Paul St-Pierre Plamondon, associé chez Delegatus et Michel Nadeau, directeur général de l'institut sur la gouvernance d'organisations publiques et privées, devaient débattre de propositions pour lutter contre la corruption du système politique.
Comme dans un jeu télévisé, les avocats étaient munis de zapettes, et pouvaient eux aussi donner leur opinion - tapez 1 pour oui 2 pour non-. Les plus courageux d'entre eux, comme Me Nicolas Plourde, ont eu l'opportunité de monter au front et d'exprimer leur opinion au micro, sous peine de s'attirer les commentaires tranchés de Monsieur Nadeau.
Revenant sur les débats animés, Me Marie Cossette, avocate chez Lavery, voit dans la participation au congrès le moyen de faire valoir son intérêt envers son organisation professionnelle. "C'est très sain et inspirant qu'il y ait un tel débat. C'est une chance de sonder les membres à la base et de faire avancer les choses", explique l'avocate membre du comité organisateur du congrès.
Show officiel
Pour la cérémonie d'ouverture officielle, les invités d'honneurs ont fait une entrée remarquée.
Telles des rock stars, Bertrand St-Arnaud, Élisabeth Corte, Nicolas Plourde et Johanne Brodeur, Bernard Synnoott, sont arrivés du fond de la salle et ont remonté l'allée centrale jusqu'à l'estrade, le tout sous les applaudissements de la foule, le futur vice-président du Barreau arborant même un V de victoire, en clin d'œil à son élection récente.
La traditionnelle allocution d'ouverture du Ministre de la Justice a été perturbée par des conseillers juridiques de la Commission des droits de la personne affiliés à la CSN, brandissant une banderole pour revendiquer contre leur différence de traitement salarial par rapport aux autres juristes de l'État.
Ce petit intermède revendicatif terminé, les allocutions officielles ont pu suivre leur cours.
Lors de son discours, qui est l'un derniers, le Bâtonnier du Québec a rappelé les actions entreprises cette année, comme la mobilité pancanadienne des avocats, le doublement du plafond d'indemnisation pour la responsabilité professionnelle, et a réaffirmé l'importance pour le Barreau de prendre sa place dans la lutte contre la corruption et l'accès à la justice.
Interrogé plus tôt relativement au bilan de son bâtonnat, Me Plourde nous indiquait que cette année a été particulièrement chargée et intense. "Je suis content de mon année mais aussi content de passer le relais, je vais pouvoir m'occuper de mes trois enfants et de mon nouveau bureau".
Mérites
La cérémonie s'est terminée par la remise des Mérites du Barreau.
Me Jean-François Arteau, pour son implication auprès des Inuits, Me Pascal Paradis, fondateur d'Avocat sans frontière, et Me Pierre Lafond, professeur à l'Université de Montréal ont été récompensés pour leur engagement professionnel.
Le Cabinet Cain Lamarre Casgrain Wells a reçu le mérite de la conciliation travail famille et Me Véronique Hivon, Ministre délégué aux Services sociaux et à la protection de la jeunesse le mérite Christine Tourigny pour sa contribution à l'avancée de la cause des femmes.
Seul un verre de vin permet de se remettre de tant d'émotions.
Retour au salon des exposants, où les visiteurs ne se sont pas pressés d'après les dires de certains. Peut-être se sont-ils perdus dans le Palais des Congrès pour atterrir au Mondial de la Bière un étage plus bas?
Mathieu Piché-Messier, avocat chez BLG est très satisfait de sa première journée de Congrès. "Les idées amenées par le comité cette année sont exceptionnelles, ça permet de sortir du carcan normal”, indique le président du Conseil d'administration du CAIJ.
Pour lui, ces trois jours lui permettent d'arrêter un peu et de faire une pause au milieu d'un rythme de travail intense, "même si avec le Blackberry, on est toujours on duty", dit-il en riant.
Santé! et Bon congrès à tous!
B.
il y a 11 ansHabituellement, le photographe qui transmet des photographies pour illustrer un article choisi celle qui colle le mieux au thème. L'éditeur choisi la photo qui illustre le mieux le propos ou qui attire le regard du lecteur. Ici je me question sur le sens de la photo. Doit-on comprendre que le congrès du Barreau était du recyclage de conférence. Que son contenu ira au recyclage rapidement, qu'il se veux éco-responsable ? à vous de me répondre.
Le photographe pourra peut-être répondre à cette question ?