Cour suprême : une loi sur les services essentiels invalidée
La Presse Canadienne
2015-01-30 10:14:00
L'équilibre des forces employé-employeur dans les relations de travail est ainsi modifié de façon substantielle.
La loi qui a fait l'objet de l'étude attentive de la Cour suprême était celle adoptée par la Saskatchewan en 2008. La province soutenait que sa loi protège la sécurité de la population en cas de grève.
La Cour suprême a suspendu la déclaration d'invalidité de la loi pour un an, donnant ainsi du temps à la Saskatchewan pour rédiger une nouvelle mouture de sa loi.
Elle a eu pour effet de limiter la capacité des employés du secteur public qui fournissent des services essentiels de faire la grève. Ainsi, la loi a créé une méthode dite de « grève contrôlée » encadrant le retrait des services essentiels en établissant un régime destiné à limiter le nombre de salariés qui ont le droit de refuser de travailler en cas de grève.
De nombreux syndicats et de fédérations de travailleurs ont contesté la constitutionnalité de cette loi, soutenant qu'elle porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Charte canadienne des droits et libertés, notamment la liberté d'association et la liberté d'expression.
De grandes entreprises comme Air Canada sont intervenues dans les procédures et les gouvernements de plusieurs provinces comme le Québec ont aussi fait valoir leurs arguments, sentant leurs propres lois sur les services essentiels menacées.
En première instance, le juge a tranché que la loi était invalide. Cette décision a été renversée en Cour d'appel, qui s'est jugée liée par la jurisprudence établie selon laquelle la liberté d'association ne comprend pas le droit de grève.
Pour lire le jugement de la Cour suprême, cliquez ici.
Anonyme
il y a 9 ansIl reste la loi sur les syndicats. intéressant de voir ce qui va se passer.
Stéphane Lacoste
il y a 9 ansCet arrêt constitue une grande victoire pour la liberté et pour les canadiens en général. Il était grand temps que la Cour suprême reconnaisse finalement le droit à la grève. Contrairement à ce que certains peuvent penser, l'arrêt de la Cour suprême s'applique aussi au secteur privé. Le Parlement et les législatures ne pourront plus interdire la grève ou y mettre fin par voie législative sauf pour les rares cas de services essentiels, et alors seulement pour ces services.
Tous les juristes devraient lire cet arrêt car il aura une portée incroyablement importante pour tous les canadiens.