Québec tente de calmer le jeu
Radio -Canada
2022-07-06 13:41:00
Le ministre se dit cependant « profondément choqué par la décision » rendue par la Cour du Québec.
Il réitère que la décision est portée en appel par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). « La Cour d'appel va se prononcer là-dessus […]. Je comprends le désarroi des personnes victimes et je le partage, mais je ne peux pas commenter davantage », a fait savoir M. Jolin-Barrette.
Le ministre de la Justice a réaffirmé l'engagement de Québec dans la lutte contre les agressions sexuelles. « Notre objectif est de travailler pour que les victimes aient confiance au système de justice », a-t-il assuré.
C'est la raison pour laquelle, il exhorte celles-ci (les victimes) à continuer à dénoncer leurs agresseurs.
Le mois dernier, la Cour du Québec a octroyé à Simon Houle, qui a agressé sexuellement une femme, une absolution conditionnelle afin de lui permettre de voyager pour son travail. Une décision qui a semé l'émoi dans les organismes de lutte contre les violences sexuelles.
Des tribunaux spécialisés en matière de violence sexuelle
L'absolution accordée à Simon Houle intervient dans un contexte où le ministre de la Justice est en croisade contre les agressions sexuelles. Il lançait mercredi matin le projet pilote de tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale au palais de justice de Montmagny.
Ce projet pilote (...) vise à mieux répondre aux besoins et réalités des personnes victimes de violence sexuelle et de violence conjugale. Il s'agira d'aménager des espaces sécuritaires au sein des palais de justice pour permettre aux victimes de circuler sans rencontrer leurs agresseurs, et de mettre en place des dispositifs d'accès et d'aide au témoignage, comme des paravents et des salles de visioconférence.
« Le déploiement du tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale marque un changement de culture majeur dans le système de justice », a indiqué M. Jolin-Barrette.
Il poursuit : « Trop longtemps, les personnes victimes étaient les dernières considérées dans le processus de justice. Elles seront désormais au cœur de celui-ci et pourront compter sur un accompagnement adapté et soutenu, avant, durant et même après leur parcours judiciaire. »
« Nous ne voulons plus qu'au Québec, les personnes victimes de violence sexuelle et de violence conjugale hésitent à dénoncer et à porter plainte », a-t-il conclu.