AJBM : une avocate d’Heenan à la présidence
Céline Gobert
2012-05-02 15:00:00
Maman d’un bébé d’un an, nominée récemment associée chez cabinet Heenan Blaikie, et nouvelle Présidente de l’AJBM, Me Marie Cousineau conjugue à merveille travail, famille, implication.
« La clé du succès c’est aimer ce que l’on fait, si l’on a la passion du travail et que l’on sait s’organiser, le reste va de soi », confie-t-elle.
Sa nomination en tant que Président de l’Association du Jeune Barreau de Montréal a été officialisée le 25 avril dernier.
Elle prendra ses fonctions le 18 mai prochain lors de l’Assemblée générale annuelle, où tous les membres de l’AJBM et de la communauté juridique sont vivement invités à participer.
Impliquée au sein de l’AJBM depuis 2008, elle a d’abord été élue au Conseil d’administration, avant d’occuper les fonctions de responsable du Comité de formation.
En 2009, elle occupe le poste des communications sur le CA. L’année suivante, elle siège sur le comité exécutif en tant que trésorière avant de devenir Vice-présidente.
Sa nomination, aujourd’hui, est donc la suite logique d’une implication de plusieurs années au sein d’une association dont la mission est double. Une association qui fêtera, par ailleurs, ses 115 ans en 2013.
« La première mission de l’AJBM est de représenter ses membres et de leur offrir une panoplie de services : formations adaptées aux jeunes avocats, activités de développement professionnel. La seconde est d’offrir des services juridiques pro bono à la population, quelque chose qui nous tient beaucoup à cœur. »
Objectif : leadership
À 32 ans, Me Marie Cousineau accède au fauteuil de la Présidence, des projets plein la tête.
Elle souhaite notamment articuler ses missions autour de la notion de leadership, qualité qu’elle juge essentielle de posséder.
D’autant plus que le contexte actuel, selon elle, est quelque peu difficile.
« Il y a beaucoup de compétition entre avocats, la clientèle est de plus en plus exigeante, et si toutes les technologies de l’information peuvent agir comme outils, elles constituent aussi un défi. »
Selon l’avocate, le marché devient de plus en plus compétitif. Ainsi, faut-il faire preuve de leadership.
« Le leadership, en plus des aptitudes de communication et de l’excellence juridique, est l’un des ingrédients essentiels pour les avocats qui désirent connaître le succès. »
Et cette année, l’AJBM souhaite souligner le leadership de ses membres via notamment le Gala annuel, intitulé « Les leaders de demain », et qui aura lieu en novembre.
L’AJBM va également lancer une application mobile, disponible d’ici quelques semaines sur les appareils Androïd et Blackberry.
« Il s’agit à ma connaissance de la première application mobile d’intérêt autant pour les avocats que pour les justiciables. »
En effet, l’application va permettre, d’un côté, aux membres de l’Association de consulter le blog du Comité Recherche et Législation (CRL) et des textes qui résument des décisions d’importance sur un sujet donné.
De l’autre, elle va permettre aux justiciables de consulter des capsules juridiques, offertes en collaboration avec Éducaloi.
Modèle
« Pendant mon mandat, j’ai également l’intention de mettre en lumière l’historique riche de notre association afin que la communauté juridique puisse apprécier sa contribution importante au sein de la communauté montréalaise », poursuit Me Cousineau.
Dans les années 50, explique-t-elle, l’AJBM a inauguré le premier bureau d’assistance judiciaire où les membres représentaient de façon bénévole les justiciables les moins fortunés.
« Peu de personnes le savent. L’AJBM a été précurseur du système de l’aide juridique. »
Depuis, l’Association a grandi et bénéficie aujourd’hui d’un rayonnement national et international.
Certains de ses projets ont même été repris par d’autres associations comme l'Annual International Oratory Competition ABA / YBAM.
« Nous sommes un modèle pour plusieurs associations de jeunes avocats à travers le monde. »
Enfin, dernier sujet qui tient à cœur Me Cousineau : la place des jeunes avocates dans la profession.
« Les femmes sont majoritaires parmi les jeunes avocats mais elles demeurent sous-représentées en tant qu’associées dans les cabinets, comme cadres supérieurs ou au sein des conseils d’administration. »
Quelles sont les raisons de cette sous-représentation ? Quelles solutions peut-on proposer pour améliorer la situation ? Autant de questions que l’avocate aimerait poser sur la table des débats.
« Peut-être qu’il faudrait plus de formations destinées aux femmes ou des programmes de mentorat qui favoriserait l’augmentation de leur présence à des postes clés ? »
Elle, en tout cas, a réussi sur tous les tableaux.
« Je pense que c’est avant tout une question de communication, de ce que l’on souhaite, et ensuite de croire que c’est possible et de travailler en conséquence. »