Course aux stages : premier round à McGill

Daphnée Hacker-B.
2013-01-17 14:30:00

« Certains bureaux sont plus connus de la communauté étudiante car ils sont présents sur le campus tout au long de l’année. Une journée comme aujourd’hui est une belle occasion de rencontrer les représentants d’un plus grand nombre de cabinets», indique Leslie Ning, en troisième année.
Durant cette séance intensive de rencontres, les étudiants déambulent d’un cabinet à l’autre, tentant d’identifier sur lesquels ils arrêteront leur choix.
« Je prend le temps de parler avec tous les cabinets qui m’intéressent, une journée comme aujourd’hui aide grandement à finaliser nos choix » explique Étienne Cossette-Lefebvre, étudiant de troisième année qui prend part à la course.
Sous peu, les rôles seront inversés. Ce sera au tour des recruteurs de trancher parmi les centaines de candidatures, en se basant sur la stratégie du bureau.
Les formats de sélection
Chez Spiegel Sohmer, où le bureau compte 45 avocats, le nombre de stagiaires recrutés peut varier, allant de 2 à 4. Leur stratégie de sélection est assez classique : sur une moyenne de 300 CV reçus annuellement, 50 candidats sont convoqués pour la première vague d’entrevues de courte durée. La seconde vague, de plus longue haleine, est réservée aux 10 finalistes.

Le processus de sélection de Davis est plutôt semblable; sur une moyenne de 250 demandes, on retient 30 candidats pour la première vague, puis 10 pour la deuxième. Le tout est entrecoupé de cocktails et d’évènements informels qui aident à déterminer qui seront les deux stagiaires, explique Tania Da Silva.
Même façon de sélectionner pour Norton Rose (qui retient 15 stagiaires sur plus de 400 demandes annuelles) et Gowlings (qui en sélectionne 8 sur environ 400 candidats).
Du côté d’Osler, la formule change. « Il n’y a qu’une seule entrevue formelle, nous choisissons une trentaine d’étudiants après avoir épluché plus de 500 dossiers » indique Me Catherine Bleau, responsable des programmes étudiants et sociétaires chez Osler.
Les raisons expliquant ce procédé? L’idée est de passer le plus de temps possible avec chaque candidat, précise Me Bleau, lors de l’entrevue et surtout lors des soupers et autres sorties informelles.
Chez Davies Ward Phillips & Vineberg, la sélection prend des formes très flexibles. « Le nombre de stagiaires varie beaucoup chaque année, puisque nous n’avons pas de quotas nous gardons ceux qui nous plaisent », dit Me Diana R. Lyrintzis. Celle-ci explique que le nombre de recrutements par année peut passer de 4 stagiaires à 20 l’année d’après.
« Le processus de sélection débute avec deux entrevues, puis les candidats restants participent à diverses sorties, dont une où ils sont jumelés à un avocat avec qui ils vont voir un match de hockey, un concert, ou une autre activité de leur choix. »
Les cocktails et activités mondaines ne semblent pas faire partie de la stratégie de la Cour d’appel du Québec. Venu informer les étudiants de McGill de leur possibilité de stage au service de recherche de la Cour, Me Pascal Pommier indique que la sélection se fait à partir des dossiers et de deux entrevues pour la région de Montréal.
Différentes recettes, même ingrédient
Peu importe leur processus, les cabinets cherchent tous la perle rare.
« Après les notes, qui nous prouvent l’excellence du dossier papier, il faut que les étudiants réussissent à nous prouver qu’ils ont vraiment envie de s’accomplir », confie Me Alice Monet, avocate chez Monette Barakette, un cabinet qui travaille principalement pour des établissements de santé.
« Nous cherchons des gens d’équipe, des personnes dédiées, mais qui ont d’autres intérêts que le travail. Comme on dit en anglais, ‘work hard, play hard!’ » dit avec un sourire Me Lyrintzis de Davies.
Surtout, les étudiants doivent se préparer à travailler fort et à aligner de longues heures s’ils veulent intégrer les grands bureaux d’affaires.
« Travailler de longues heures, ça arrive et c’est normal, c’est nécessaire si on veut apprendre » explique Robert La Rosa, stagiaire chez Lavery.