La Course aux stages dans les murs de l’UQAM

Daphnée Hacker-B.
2013-01-16 15:00:00

Les étudiants portent leurs plus beaux vêtements, pour s’assurer une allure pimpante. Les cabinets et les autres recruteurs, quant à eux, offrent leurs plus beaux sourires pour attirer les candidats à leur kiosque.
Cette gamique ne dure qu’un temps, puisqu’elle est rapidement suivie de la soumission des dossiers, des entrevues, des cocktails et des fameuses offres de stage, destinées à « la crème de la crème ».
Lundi et mardi, c’est à l’UQAM que certains étudiants ont pu faire leur premier contact avec des juristes provenant de grands cabinets et d’autres instances signataires de l’entente de recrutement.
Une vieille histoire qui n’a plus sa place
Aujourd’hui encore, certains persistent à dire que les grands cabinets sont moins intéressés par les diplômés de l’UQAM, une université connue pour sa tradition « sociale ».

Ces avocats sont tous deux diplômés de l’UQAM. « Ce n’est pas l’appartenance à un établissement scolaire qui compte. C’est un bon équilibre entre le dossier scolaire et une personnalité rayonnante qui va aider un candidat à sortir du lot », ajoute Me Calixte.
Me Catherine Péloquin, responsable du processus de recrutement pour McMillan, partage la même opinion. « Je lis tous les CV et je n’accorde aucune importance au lieu d’étude. »
Celle qui a pris une année entre ses études au baccalauréat et le barreau pour voyager croit qu’il est important que les candidats affichent une belle maturité. « Leurs diverses implications sociales ou sportives, leurs expériences de vie, c’est ça qui va peser dans la balance », confie-t-elle.
« Je ne suis pas du tout d’accord avec ses vieux mythes, l’UQAM offre une formation riche et nous avons d’excellents procureurs qui ont étudié ici », dit Me Vincent Martinbeault, procureur en chef adjoint aux poursuites criminelles et pénales.
Du côté de BLG, FMC et Lapointe Rosenstein, les trois kiosques sont très achalandés. Les avocats venus représenter ces bureaux sont tous des anciens diplômés de l’UQAM.
« L’an dernier, nous avons recruté 9 stagiaires, dont deux étaient de l’UQAM. Peu importe où vous avez étudié, l’important c’est de se démarquer», indique Me Caroline Martel, en charge du recrutement chez FMC.
Difficile de faire un choix
La plupart des étudiants semblent satisfaits de la journée carrière qui tire à sa fin.
« J’ai pu m’entretenir avec une panoplie d’avocats de divers milieux, c’est une expérience pertinente pour tous les étudiants, qu’ils soient certains ou indécis dans leur choix », déclare Pénélope Maheu, qui pour sa part a déjà arrêté son choix sur la Cour d’appel du Québec.

Pour Audrey Lapointe et Charles Maher, tous deux impliqués dans l’association étudiante en droit, il semble plus stratégique de faire un nombre limité de demandes, afin de privilégier la qualité de chaque dossier plutôt que miser sur la quantité.
Faire des choix lors de la course aux stages, c’est difficile et c’est tout à fait normal selon Me Josiane Bigué, avocate au cabinet-boutique Clyde & Co.
« Pour les étudiants en deuxième année, il est tôt pour savoir quel domaine du droit les intéresse le plus, il faut leur laisser le temps de les découvrir et de faire leur idée. »
Tout est une question de réciprocité, ajoute-t-elle. « Le ‘’fit’’ entre l’étudiant et le cabinet doit se faire dans les deux sens, que les deux partis soient tout aussi intéressés. »
Au final, le meilleur moyen de se brancher est de bien connaître l’organisation où l’on applique.
« Les candidats devraient tous prendre le temps de comprendre le marché et la clientèle visée par les cabinets pour lesquels ils comptent appliquer », explique Me Catherine Bleau, venue représenter Osler.
« C’est entre autres pour cette raison que nous voulons rencontrer les étudiants de toutes les universités et leur parler de vive voix », ajoute-t-elle.
Visionnez le témoignage d’Audrey Lapointe et de Charles Maher, deux étudiants en droit impliqués dans l’association étudiante qui racontent leur expérience de la Course aux stages.