30 ans de pratique en litige!

Il y a 30 ans, André Ryan prononçait son serment et joignait officiellement les rangs du Barreau à titre d’avocat.

30 ans de pratique, ça se fête et…ça se raconte! Il faut dire qu’avec un père journaliste et un frère dans le domaine du litige fiscal, il n'y avait rien de bien surprenant à voir, celui dont la renommée dépasse aujourd’hui les frontières du Québec, faire sa place dans ce milieu.

Très lucide sur l’évolution de son domaine, André Ryan a accepté de revenir auprès de Droit-inc sur les changements majeurs survenus dans sa pratique durant ces trois dernières décennies.

Un nouveau rôle de communicant

Avec la multiplication des plateformes, la couverture médiatique s’est assurément intensifiée dans le milieu judiciaire.

Résultat? L’associé du cabinet BCF nous explique avoir dû développer une pratique à la jonction du droit et de la communication en gestion d’enjeux publics.

Il a notamment eu l’occasion de collaborer avec quatre grandes commissions d'enquête, dans lesquelles il représentait des parties et des témoins.

« Deux d'entre elles étaient télévisées, ça a apporté une autre dimension à ce qui s'apparente à une pratique assez standard du litige car on est dans un cadre qui est très largement influencé par la couverture médiatique ».

Davantage de polyvalence

La disparition des frontières dans les différents domaines du litige : voilà un autre aspect qui a changé au fil des décennies.

André Ryan nous confie que les pénalistes et les civilistes pratiquaient deux métiers complètement distincts. Il y avait peu de frontières entre les deux domaines.

Aujourd'hui, avec l'émergence significative du droit réglementaire, le droit pénal et le droit civil se sont fortement rapprochés.

« Désormais, quand on aborde un dossier d'envergure, il est beaucoup plus fréquent qu'il y ait une composante qui se rapproche du droit pénal, même si on est en matière civile ».

Des évolutions qui ont des conséquences significatives dans la pratique des avocats. Dans un monde où tout va plus vite, où les informations circulent instantanément, les juristes n’ont pas d’autre choix que de s’adapter.

« On doit répondre en temps réel, on dispose de peu de temps et on est sollicité constamment ».

De quoi amener les professionnels à gérer au mieux leur planning « sans quoi on s'expose à un déséquilibre malsain ».

Une spécialisation

Davantage sollicités, les avocats en litige sont également amenés à davantage se spécialiser.

Et pour cause, il y a désormais une très grande connaissance par la clientèle des concepts juridiques. Le constat est clair : le conseil juridique est beaucoup plus approfondi qu'il ne l'était.

Par conséquent, les clients sont plus informés et à la recherche d'informations plus pointues.

Mais dans un milieu où tout va toujours plus vite avec une sophistication quasiment inévitable, comment les avocats juniors peuvent-ils trouver leur place?

L’associé glisse les conseils suivants à la relève : suivez constamment l'actualité économique ainsi que l'évolution des pratiques judiciaires et surtout…ne prêchez jamais par automatisme et n’oubliez pas de toujours vous remettre en question.