Quatuor gagnant pour McGill

Céline Gobert
2012-03-19 15:00:00

« Pour garder la compétition sportive, on pensait même qu’il y avait des clauses qui interdisaient ce genre de circonstances, donc on a été très surpris quand nos deux équipes ont été appelées ! », dit Émilie Conway, 26 ans, en 3ème année.
En outre, ils ont également eu « le privilège et l’honneur », disent-ils, de plaider au sein de la Cour Suprême, et dans la chambre de la Cour fédérale d’appel. Également une première.
« C’est le couronnement d’un beau travail d’équipe, nous avons été solidaires tout le long, tant en tandem qu’en équipe de quatre, on était tous au même degré d’investissement et d’efforts, ce fut la clé de notre succès », affirme Émilie.
Une victoire méritée pour les quatre concurrents amis. Car, ils le confient : ils ont tout mis entre parenthèses. « Il n’y avait plus que Mignault, Mignault... », dit Marie-Andrée Plante, 23 ans, en 4ème année.

Coaché par des anciens de McGill, avocats chez McCarthy Tetrault, le quatuor effectue un parcours sans faute.
Ils repartent ainsi avec des trophées et des bourses à titre de :
- Meilleure équipe (Coupe du Bâtonnier du Québec et bourse de 1 000 $),
- Meilleur mémoire : Coupe A.P.D.Q. (Association des professeurs de droit du Québec) et bourse de 750 $ / Coupe SOQUIJ et bourse de 500 $,
- Meilleur tandem pour les filles: Coupe Fasken Martineau et bourse de 500 $,
- 2e meilleur tandem pour les garçons : Coupe Éditions Yvon Blais et bourse de 500 $.
« On a remporté la bataille des sexes ! », plaisante Émilie.
Au final, ce fut aussi pour eux l’occasion de plaider face à des personnalités renommées du monde juridique, tels l’honorable Marie Deschamps, juge à la Cour suprême du Canada, l’honorable Louise Mailhot, juge à la retraite de la Cour d’appel du Québec ou encore l’honorable Simon Noël, juge à la Cour fédérale du Canada.

Le principe, rappelons-le, oppose deux équipes en tandems.
Le concours se déroule en deux temps. D’abord, ils reçoivent un jugement, de première instance, qui pose un problème juridique. Ensuite, ils préparent un mémoire qui vise à répondre au jugement, en appel.
« Pour nous, il était question d’un problème de responsabilité professionnelle concernant la rédaction d’un contrat, comportant une renonciation aux droits fondamentaux, par un avocat », explique Michael Shortt, 26 ans, 3ème année.
Deux clients et un litige : l’un est gay, l’autre homophobe. Au milieu : l’avocat.
« C’était une question complexe puisqu’il s’agit d’un problème de responsabilité d’un avocat envers une partie non représentée. L’avocat est toujours dans uns position délicate car cela fait appel à ses obligations déontologiques », ajoute Émilie.
Une question qui a tellement passionné les quatre étudiants qu’ils envisagent maintenant de pousser la réflexion plus loin et d’écrire un article professionnel sur le sujet.
La suite…
Émilie, qui a remporté le titre de la Meilleure plaideuse, fait actuellement la course aux stages et s’est découvert une passion pour le litige. Elle a désormais « vaincu à jamais sa réticence à parler en public ». Une victoire sur elle-même.

« Depuis le début, depuis la première pratique, je voulais ce titre de Meilleur plaideur, je sais que je veux faire litige, donc j’attendais celui là avec impatience, et quand je l’ai eu, comment dire ?, cela me gratifie », dit Marc James.
Michael, troisième meilleur plaideur, passe ses étés chez Fasken. Il y sera également stagiaire. Il est passionné par les questions de propriété intellectuelle.
Marie-Andrée, à la quatrième place, va s’engager dans une maîtrise. Probablement en droit public, ou propriété intellectuelle.