Être avocat, c'est cool?
Emeline Magnier
2013-06-26 15:00:00
Voici cinq raisons (parmi sans doute des dizaines d'autres) qui selon Bitterlawyer.com font que la profession d'avocat est parfois moins glorieuse qu'il n'y paraît.
1. Pas si noble que ça
En tant que défenseur armé d'un code civil, vous aidez la veuve et l'orphelin. Vos clients viennent à votre bureau et vous exposent leurs problèmes. Vous leur présentez les différentes options juridiquement possibles et ensemble vous déterminez la marche à suivre. Ils quittent votre bureau en vous ayant confié le mandat et une provision en fidéicommis suffisante pour couvrir les frais à venir, le tout agrémenté d'une poignée de main reconnaissante.
C'est votre quotidien? Pas si sûr…
Scénario numéro 1: le client ne dit jamais toute la vérité et vous mentionne uniquement les faits qui lui semblent: 1 en sa faveur, et 2 pertinents pour le dossier, ce qui promet bien souvent de belles surprises une fois arrivés au procès au fond.
Scénario numéro 2: Votre client est dans un état de détresse mentale ou en manque de drogues, et il est impossible d'avoir une discussion rationnelle avec lui. Hurlement, pleurs, incompréhension, le langage juridique est parfois difficilement compréhensible. Vous aurez malgré tout à travailler le dossier dans les délais et à subir les états d'âmes de celui qui, à la fin du mois, paiera (dans le meilleur des cas) vos honoraires.
2. Porter un costume n'est pas toujours synonyme de grande classe
Si vous n'en portez pas un au quotidien, vous pensez qu'avec un costume trois pièces, tout le monde à l'air d'un patron de multinationale. Erreur. Vous savez qui a l'air rayonnant dans un costume? Les stars de cinéma. Pourquoi? Parce que tous les vêtements leurs vont bien, et qu'elles portent des vestes de plusieurs milliers de dollars contre laquelle votre dernière trouvaille de chez Winners ne peut pas rivaliser.
De plus, votre veste a été tassée la veille à l'arrière de la voiture, entre le siège auto et le paquet de chips vide, alors que vous étiez en retard en sortant de la cour, pour aller récupérer votre petit dernier à la garderie.
Et pour couronner le tout, votre secrétaire vous a renversé du café sur la manche, alors qu'elle tenait votre tasse de la main droite, et un fax de la main gauche. À la fin de la journée, vous vous sentez plus proche de Beetlejuice que de Don Draper.
3. Ça commence par des dettes
"Aller à la fac de droit, c'est s'assurer un bon retour sur investissement". "C'est juste une facture en plus". Ces affirmations vous semblent familières? Vous les avez entendus de la bouche d'avocats assermentés dans les années 70? Oui, parce qu'à l'époque les frais d'université étaient moins élevés, et le marché juridique plus prometteur.
La prochaine fois que vous entendrez "le droit mène à tout" ou "aller à l'université, c'est un gage d'emploi", vous ressentirez probablement un brin de nervosité, alors que vous n'avez pas encore remboursé la moitié de votre dette étudiante et que vous passer tout vos dimanches à l'expansion de votre développement d’affaires.
4. Pas si prestigieux
Revenons à notre considération initiale. Pour beaucoup, dire qu'on est avocat, c'est comme dire qu'on est docteur: ça impressionne l'interlocuteur. Sauf qu'il y a quand même une différence entre les deux professions: pour être médecin, les études sont plus longues, et avouons-le, confier sa vie est plus important que de confier une partie de son portefeuille.
Devenir avocat, c'est fastidieux, rigoureux et ça requiert beaucoup de patience pour lire l'ensemble des recueils remis par les professeurs du programme de Bac. Mais faire une chirurgie du cerveau, ne serait-ce pas un brin plus difficile?
5. Même quand on a raison, on ne gagne pas toujours
Après plusieurs nuits au cours desquelles vous vous êtes penché sur votre dossier, vous avez finalement trouvé une solution juridique qui permet à votre client d’obtenir gain de cause et de sauver plusieurs centaines de milliers de dollars. Vous avez bâti votre argumentaire, organisé votre preuve, documenté votre position. Votre dossier tient dans cinq boîtes en carton.
Le jour du procès, l'avocat adverse arrive avec une pochette en cuir dans laquelle tient son dossier au complet, et n'offre aucune réponse à votre position longuement justifiée par votre plaidoirie convaincante.
Mais, au final, ce n’est pas vous qui décidez qui a tord ou raison, et le juge qui a entendu votre cause n'est pas un expert en valeurs mobilières. C'est son premier poste depuis la Chambre de la jeunesse et il croule sous les dossiers. Votre client est débouté.
Mais rassurons-nous, l'appel est là! La solution est peut être toujours dans la deuxième chance…