Lettre à mes confrères
Denis Richard
2020-04-08 15:00:00
Je me permets de venir vous adresser quelques mots en cette période difficile de notre histoire. Une pandémie au cours de laquelle nous avons à faire des adaptations à notre façon de pratiquer le droit, de préserver les droits de nos clients, d'assurer le fonctionnement de la Justice, de préserver la paix sociale, dans une société de droit fort ébranlée.
Au cours des derniers mois, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs d'entre-vous, dans les différents Palais de Justice du Québec, dans le cadre de mon travail professionnel et de mon militantisme pour une véritable réforme de l'aide juridique.
J'ai pu constater à quel point vous faites un travail considérable et essentiel quoique malheureusement peu reconnu par un bon nombre de gens. Certains, même parmi les nôtres, remettent en question notre travail, et qu'il soit considéré comme un service essentiel en cette période de crise, je vous rappelle que nous vivons dans une société de droit que nous devons préserver du chaos.
Certes, nous avons tous cette responsabilité ( Juges, procureurs du DPCP, tous les corps de professions et métiers en lien avec la Justice, les avocats de pratique privée de tout domaines du droit) de maintenir les piliers de la Justice. A cette fin, vous me permettrez d'avoir une préoccupation particulière pour les avocats de pratique privée des divers domaines et qui ne sont pas des salariés de l'État.
Normal de s’inquiéter
Vous avez actuellement des préoccupations de poursuivre votre travail, d'assurer le suivi de vos dossiers, de remplir vos obligations professionnels, de maintenir votre bureau, que vous soyez travailleur autonome ou au sein d'un cabinet, sans avoir l'assurance d'être rémunéré.
Il est légitime d'être anxieux, d'être inquiets pour votre avenir professionnel, d'autant plus que vous l'êtes aussi pour vos proches, votre famille. Plusieurs d'entre-vous consacrent un temps fou à répondre aux préoccupations et angoisses de vos clients, à rendre des services non-rémunérés par l'aide juridique, à faire preuve de solidarité en participant aux différentes mesures misent en place pour représenter les avocats(es) à la cour, en étant au téléphone pour répondre aux questions des confrères et consoeurs ou en prenant le temps de les appeler pour les soutenir psychologiquement.
Beaucoup de travail se fait dans l'ombre, de don de soi qui vous honore.
A l'aube de cette quatrième semaine de confinement, je vous encourage à maintenir cette solidarité qui vous honore, à sauvegarder un climat sain. J'invite les acteurs de la Justice, qui sont des salariés de l'État, à faire preuve de respect et d'empathie à l'égard des avocats(es) qui sont des travailleurs autonomes et pour qui l'angoisse de leur situation financière est justifiée. Ils ont eux aussi des familles, des frais, des besoins de subsistance et il n'est pas clair qu'ils aient droit à une aide quelconque à moins qu'ils ne ferment boutique.
Toutefois, étant décrétés services essentiels et respectant leurs obligations professionnels, les avocats(es) n'ont pas automatiquement accès au PCU. Nous devons travailler pour une reconnaissance de notre obligation de maintenir des services sans assurance de pouvoir être rémunéré et d’obtenir ce 2000$. Celui-ci aiderait à notre subsistance car nous avons toujours des obligations financières pour le maintien de notre bureau et que le peu de revenus que nous aurons peineront à le faire. M. Trudeau a laissé entrevoir un ajustement du PCU qui pourrait remédier à ce dilemme.
Nous n'avons aucune idée du temps que durera cette épreuve et le fardeau qui nous attend après cette crise. Toutefois, une chose est certaine, c'est que la Justice aura besoin de chacun de nous à la reprise de l'activité judiciaire. D'autant plus que cette crise et le constat d'une Justice mal adaptée à de telles situations, devront nous amener à revoir certaines façons de faire, la mise en place de meilleurs moyens technologiques.
Oui, vous êtes ESSENTIELS et n'en doutez jamais. Vous avez travaillé fort pour devenir avocats(es), vous avez prêté serment d'exercer cette profession avec honneur et dignité, vous y avez consacré des années, donnez du meilleur de vous mêmes et vous ne devez pas abandonner, notre société a besoin de vous.
Soyez assuré que c'est sans prétention que je vous adresse ces quelques mots mais simplement par amour de la profession et par respect pour chacun de vous. Je souhaite de tout coeur avoir le plaisir de vous revoir dans les différents Palais de Justice du Québec.
J'espère également que le travail que nous faisons actuellement et que la tâche qui nous attend, convaincront le Gouvernement du Québec de nous entendre, de faire une véritable Réforme de l'aide juridique, de nous rémunérer adéquatement et d'accorder une plus grande reconnaissance à notre profession dont nous devons être fiers.
Le CERCLE BLEU portez-le avec fierté, sur votre toge où votre chandail, en signe de cette solidarité qui ne doit pas s'estomper.
Courage !
Ça va bien aller ! ????
Sur l’auteur
Denis Richard, de Québec, est avocat depuis 1991 en pratique privée. Il exerce en droit de la Jeunesse et en Droit criminel et pénal. Il a plaidé devant la Cour suprême, la Cour d'appel, la Cour supérieure, et la Cour du Québec (dans les divers districts) et les Cours Municipales. Il est très impliqué auprès des plus démunis et de la Communauté juridique.
Criminaliste
il y a 4 ansQuel dossier a-t-il plaidé devant la Cour suprême ???
Anonyme
il y a 4 ansR. c. Pelletier, [1996] 3 R.C.S. 601
Selfie
il y a 4 ansNon mais c'est quoi son problème de selfies? On dirait une ado de 12 ans en mal d'attention.
Non mon garçon, personne n'a travaillé fort pour être avocat puisque les études sont plutôt facile.
Et non, on n'est pas essentiels.
Faut en revenir de cette auto-adoration.
Et reviens-en des carré bleus (et de ton heure de gloire qui s'éteint) le monde meurt.
Le monde meurt. Alors ta belle face on s'est tapé.
Mk
il y a 4 ansLes avocats sont riches et n'ont pas besoin du 2 000$. Peut-être qu'en retournant les clés de leur BMW, ils pourront passé à travers de tout sa.