L'Affaire DSK et la présomption d'innocence
Cynik
2011-07-06 15:00:00
Mais voilà que de vils esprits mesquins allèguent des lacunes au niveau de sa crédibilité et osent la remettre en question...
Chose proprement inhumaine pour Me Kenneth Thompson, avocat de la plaignante, qui le martèle tel un zélote. C'est intolérable! C'est permettre à un abuseur de faire le procès de sa victime! Et même si elle a pu commettre des erreurs, cela ne prouve pas que l'accusé n'a pas commis les gestes qui lui sont reprochés!
Car, bien évidemment en matière sexuelle, c'est à l'accusé de prouver qu'il n'a pas commis le crime; présumé coupable par simple dénonciation ''prima facie'' jusqu'à preuve hors de tout doute raisonnable de son innocence. C'est la victime qui est présumée innocente - et son témoignage tenu de ce fait pour preuve avérée contre l'accusé.
...Pourtant... c'est drôle... je ne lis pas les 5ème et 6ème Amendements de la Constitution Américaine, l'arrêt ''Miranda'' et le principe juridique fondamental de la présomption d'innocence de la même manière que mon estimé collègue New-Yorkais... Pas plus que le procureur Vance ni le juge Obus.
En fait, dès le départ, la version de la plaignante ne tient pas la route, et tout le reste du récit factuel et des circonstances n'apportent aucun soutien à ses prétentions, au contraire. Même avant les nouveaux développements de la semaine dernière, il n'y avait rien d'autre qu'un témoignage inconsistant, une chronologie des faits constamment « réadaptée » et une absence totale de preuves sortant de l'esprit de la plaignante, notamment en matière médico-légale... Un seul témoignage, une seule parole contre une autre avec absolument rien de plus ni remise en question ne devrait -jamais- suffire, en dépit d’une certaine hystérie médiatique à l’effet contraire.
Mais là, on découvre à cette « modeste travailleuse immigrée » des centaines de milliers de dollars sur plusieurs comptes au pays, en plus d'être liée au trafic de stupéfiant et à la prostitution internationale – et qui plus est, on lui découvre un historique de fraude fiscale, de vol et recel, de fraude à l'immigration, et on l'enregistre en train de dire à un petit ami incarcéré en Arizona « Je sais ce que je fais, ce type à de l'argent »...
Comment se fait-il qu’une affabulatrice manifestement âpre au gain et à l’escroquerie ait pu manipuler l’appareil policier et judiciaire à ses fins avec tant de facilité ? On ne peut que constater à quel point cette cause est socialement symptomatique d’un état d’esprit inquisitoire au parfum de chasse aux sorcières...
Nous ne saurons probablement jamais le fond de l'histoire du côté de la plaignante, car l'affaire risque d'être proprement enterrée d'ici peu et tout le monde voudra passer à autre chose. Mais vous voulez mon petit avis sur la question ? Ça n'engage que moi, mais ça tient en deux mots: « coup monté ».
Après avoir pris connaissance des informations rendues publiques vendredi dernier, je suis encore d'avantage convaincu que ce qui s'est en réalité produit, c'est que la plaignante a volontairement prodigué une fellation à DSK, et que dès qu'il est parti, elle a du appeler ses complices pour dire « Ok! J'ai son sperme! C'est dans la poche! Il ne me reste qu'à aller pleurer à la police en disant que c'était un viol et on le tient – easy money! »
Elle représentait à la fois les femmes contre les hommes, les pauvres contre les riches et les communautés culturelles contre les Blancs; toutes les classes opprimées que la Justice se doit de protéger – contre toutes les classes abusives ne méritant aucune pitié. La remettre en question, c'était remettre en question toute la lutte pour l'égalité devant l'oppression des soixante dernières années dont elle était devenue l'incarnation victimaire parfaite – des décennies de débats sociaux et de jurisprudence derrière son apparence de victime à l’appui. Ce n'est pas sans raison que la plaignante se croyait invulnérable, se voyant crue sur parole mais en plus adulée pour son « courage », un passage à Oprah peut-être?
Mais pour reprendre les propos de Me Lori Cohen, avocate du Barreau de New York, « Cette affaire montre les ravages de l'appât du gain, des victimes présumées qui exagèrent ou même inventent des faits pour gagner de l'argent. »
Et l'appareil judiciaire New-Yorkais l’a compris en allant au fond des choses (même en matière préliminaire). Peut-être avec l'incitatif supplémentaire d'éviter un incident international, mais s'ils ont relaxé DSK jusqu'à l'audience du 18 juillet prochain, c'est en s'en tenant à sa présomption d'innocence, de manière indépendante et impartiale, tel qu'il était de leur devoir.
Et tel qu'il est le nôtre à tous en tant qu'avocats et officiers de justice.
Car si la protection des minorités et des personnes vulnérables est un objectif qui se doit d'être poursuivi, il ne doit pas nous faire perdre de vue le pilier plus fondamental encore de notre société libre et démocratique devant la justice criminelle: la présomption d’innocence.
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Beaucoup espéraient que cette affaire créé un fort précédent en matière d'accusation et de condamnation pour agression sexuelle pour l’écarter encore plus...
Et il semblerait qu'ils aient vu juste et qu’elle fera effectivement jurisprudence... mais pas du tout dans le sens qu'ils espéraient...
Et je ne peux que m'en réjouir...
Cyniquement vôtre,