Action collective contre Whatsapp et Meta
Didier Bert
2022-12-13 10:15:00
C’est ce qu’allègue une demande d’action collective déposée contre Whatsapp et sa maison-mère Meta.
Ce demandeur anonyme s’appuie sur des articles de presse datant du 24 novembre dernier, qui indiquent que 487 millions de numéros de téléphone d’utilisateurs de Whatsapp ont été compromis et mis en vente sur le web caché.
Au Canada, ce sont 3,5 millions de comptes qui ont ainsi été compromis, selon le média spécialisé Cybernews.
La demande d’action collective, déposée par Me Joey Zukran de LPC Avocat, rappelle que la défenderesse « Whatsapp se targue d’être un service de messagerie privé et sécurisé, avec un chiffrement de bout en bout ».
Or, la messagerie « ne disposait pas d'un système suffisant ou de mesures adéquates pour protéger de manière appropriée les risques que les informations personnelles et hautement sensibles de ses utilisateurs soient : consultées de manière inappropriée; volées; et compromises ».
Le 28 novembre, soit quatre jours après la divulgation de la fuite de données dans les médias, Whatsapp niait cette violation des informations personnelles. « Malgré le fait que les informations de ses utilisateurs soient actuellement vendues sur le web caché, WhatsApp n'a proposé aucune information ou solution », déplore la demande.
Cette violation des données causera de « graves dommages » aux utilisateurs concernés, selon le demandeur, qui souligne que l’utilisation d’un numéro de téléphone par une personne mal intentionnée peut « mettre une vie sens dessus dessous ».
Le demandeur souhaite être autorisé à représenter un groupe constitué de « tous les utilisateurs de WhatsApp au Canada dont les numéros de téléphone ont été compromis au mois de novembre 2022 et dont les informations personnelles ont ensuite été mises en vente sur le web caché. »
Le demandeur entend réclamer des dommages compensatoires, des dommages pour troubles et inconvénients, et des dommages punitifs restant à déterminer, en vertu de la Loi de protection du consommateur et de la Charte québécoise.
« Les défenderesses devraient être tenues de payer pour un logiciel anti-pistage en raison de leurs violations et de leur négligence », pointe la demande d’autorisation.