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Une journée pour des ados au palais de justice

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Radio Canada

2025-01-17 13:15:14

Des élèves assistent à des audiences et découvrent les rouages de la justice…

Depuis 2016, les élèves de 5e secondaire du Collège Notre-Dame de Rivière-du-Loup participent à une activité de découverte du milieu judiciaire. La

Luce Kennedy. Source : Radio Canada
juge Luce Kennedy de la Cour du Québec est à l'origine de cette initiative, qui se déroule en partie au sein de l'établissement scolaire et aussi au palais de justice de Rivière-du-Loup.



Peu avant 9 h, en ce jeudi du mois de janvier, une cinquantaine d'adolescents du Collège Notre-Dame de Rivière-du-Loup font leur entrée dans le palais de justice de Rivière-du-Loup. Un fait plutôt rare.

Les regards semblent interrogateurs chez certains, impressionnés par le décorum pour d'autres. Pour la plupart, c'est la première fois qu'ils mettent les pieds dans cet établissement.

La juge Kennedy est allée à leur rencontre un mois plus tôt au Collège Notre-Dame pour leur parler de son métier. Une heure durant, elle leur a expliqué son parcours, sa formation, et quelques cas sur lesquels elle a travaillé.

Aujourd'hui, ces jeunes trempent un orteil de plus dans le milieu judiciaire et plus précisément au sein de la Cour du Québec, une cour de première instance. C'est une cour qui voit les citoyens venir plaider leur cause souvent, pas assistés d'un avocat. Donc c'est une cour qui doit être près des citoyens, explique Luce Kennedy.

Des cas concrets

Les élèves ont d'ailleurs pu assister à des audiences de la chambre criminelle adulte. Toutes sortes de dossiers étaient inscrits dans les audiences de la cour au moment de leur visite : des dossiers de menaces, d'agressions sexuelles, de leurres, de pornographie juvénile avec des situations où des jeunes transmettent des photos.

La juge profite de cette proximité avec les adolescents pour les mettre en garde. « Je leur dis souvent qu'ils peuvent être parfois à un clic de transmettre une photo et de se retrouver devant un juge », avertit la magistrate.

« C'est une journée d'école de la vie », ajoute-t-elle.

C'est aussi une façon de confronter les jeunes à la réalité de la société. Les regards interrogateurs se sont transformés en regards surpris chez certains.

« Il y a beaucoup d'affaires qui se passent en même temps, je pensais plus que c'était un cas à la fois », s'exclame Émile Roy, élève du Collège Notre-Dame.

« Il y a plusieurs personnes qui passent pour avoir la date de leur procès, c'est vraiment quelque chose que je ne savais pas », ajoute Marianne Fortin, l'une de ses camarades de classe.

« On voit ça dans les films, dans les séries télévisées, mais là c'était autre chose. C'est un autre effet de voir ça en vrai », dit Sarah Blanchette, élève de 5e secondaire.

Une diversité de métiers

Si la séance de cour a marqué les esprits des adolescents, la diversité et le nombre de métiers du milieu judiciaire en a surpris plus d'un également.

« On pense que la justice, c'est le juge, l'avocat de la Défense et l'avocat de la Couronne, mais sans tous les autres intervenants, le système de justice ne fonctionnerait pas », mentionne Luce Kennedy.

Manon Gaudreault. Source : Radio Canada

Plus d'une dizaine d'intervenants sont venus se présenter à eux. Ces intervenants, ce sont les constables spéciaux, policiers, agents de probation, agents correctionnels, attachés judiciaires, techniciens principaux, greffier, directrice de palais et intervenante sociale du CAVAC (Centre d'aide aux victimes d'actes criminels).

Tour à tour, ils ont expliqué leur rôle dans la chaîne judiciaire et leurs études pour en arriver à leur fonction actuelle.

L'occasion était aussi pour eux de démystifier ce qui se passe au palais de justice, selon Manon Gaudreault, procureure aux poursuites criminelles et pénales.

« Les gens ne connaissent pas le système de justice avant d'y être impliqués. On veut se rendre accessible par des journées comme celle-là », ajoute-t-elle.

Alors qu’il y a quelques mois, le bâtonnier du Bas-Saint-Laurent–Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine Alexis Deschênes affirmait vouloir s’attaquer au recrutement de juristes dans l’Est du Québec, cette découverte du monde judiciaire se veut une façon d'inspirer des vocations.

Félix Pouliot. Source : Radio Canada

« La pratique du droit en région, c'est une pratique très stimulante qui nous permet de faire la différence dans la vie des gens », assure Félix Pouliot, avocat au Bureau d'aide juridique de Rivière-du-Loup. « Il y a une place pour eux dans le système de justice pour s'y impliquer et y travailler », appuie sa consœur Manon Gaudreault.

Un deuxième groupe de jeunes de 5e secondaire participera le lendemain à une nouvelle séance de cour.

Au total, une centaine de jeunes auront assisté à cette activité cette année. Une nouvelle session aura lieu l'an prochain.

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