En cour pour la maison la plus chère du Québec!
Florence Tison
2020-08-31 15:00:00
Pas si vite, indique à Droit-inc l’avocat spécialisé en droit immobilier Me Alain Mongeau : la transaction fait l’objet d’un litige.
« La transaction médiatisée est une promesse d'achat acceptée et non une vente notariée », spécifie l’avocat associé chez Alain Mongeau Avocats.
Les propriétaires du 1245 rue Redpath-Crescent à Montréal, Mehrzad Peyrow et Sepideh Latifkar, avaient précédemment accepté l’offre du demandeur que Me Mongeau représente, mais pour la somme de 18 millions $.
La propriété était affichée par Sotheby’s au prix de 20 millions $.
Par contre, une seconde offre est survenue par hasard quelques jours à peine après celle qui avait initialement été acceptée.
« Ce que vous avez vu dans les journaux, c’est l’offre B, indique Me Mongeau. La maison était en vente depuis 404 jours, et par miracle dans les mêmes jours deux offres sont rentrées. »
Cette seconde offre semble être alléchante : un prix plus élevé peut-être, ou un seul courtier immobilier, ce qui signifie qu’il n’y aurait pas de partage de la commission entre deux courtiers comme ç’aurait été le cas dans le cadre de la première offre.
Me Mongeau ne connaît pas les détails. Ce qu’il mentionne, c’est que les vendeurs n’ont pas respecté la première.
Les clients de Me Mongeau veulent maintenant forcer la vente de la propriété, d'où l'action en passation de titres intentée le 7 août dernier.
Les vendreurs Mehrzad Peyrow et Sepideh Latifkar sont représentés respectivement par Me Paul Déry-Goldberg de Spiegel Sohmer et Me Linda Schachter de Devine Schachter Polak, un cabinet spécialisé en droit familial.
« Si je gagne, ça équivaut à la vente forcée, explique Me Mongeau. Donc si le vendeur ne va pas chez le notaire volontairement suivant le jugement, on publie le jugement au Bureau de la publicité des droit, on dépose l'argent au greffe et c’est au vendeur d’aller chercher son argent. On n’a pas besoin de sa signature, c’est vendu en vertu du jugement. »
Le dossier est loin de se trouver devant un juge de la Cour supérieure : il en prendrait deux ou trois ans. Il est encore possible qu’une entente hors cour survienne, quoique selon Me Mongeau, « on est trop tôt pour prévoir un règlement ».
« À ce stade-ci, ça se dirige vers un procès », indique l’avocat.
À propos de la propriété
Bâti en 1924, le 1245 Redpath-Crescent est une imposante demeure de 13 pièces dont six chambres située dans l’arrondissement Ville-Marie de Montréal, sur le Mont-Royal même.
Selon la fiche de Sotheby’s, elle comprend une « cuisinière au gaz à neuf brûleurs et fours doubles signée Lacanche Cote d'Or (sic) », un garage pouvant contenir 14 voitures, une piscine au sel, et un terrain de presque 30 000 pieds carrés doté de « terrasses en pierre assez grandes pour y célébrer un mariage ».
L’évaluation municipale de la propriété est de 7 691 000 $.
Anonyme
il y a 4 ansRien de sorcier