Longueuil devra encore patienter avant d’abattre les cerfs
Radio -Canada
2022-10-26 12:00:00
La demande d’appel de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux de Montréal (SPCA) et de l’organisme Sauvetage Animal Rescue a été autorisée, mardi.
La décision implique que la Ville de Longueuil devra, encore une fois, reporter l’abattage des animaux, elle qui estime que le surnombre des ruminants nuit à l’écosystème du parc.
La Municipalité de la Rive-Sud avait par conséquent prévu un échéancier serré afin de réduire dès cet automne le cheptel de cerfs. L’opération devait se dérouler par le biais d’une chasse contrôlée à l’arbalète.
Or, la Cour d’appel du Québec a autorisé la SPCA de Montréal et l’organisme Sauvetage Animal Rescue, représenté par l’avocate Anne-France Goldwater, à faire appel de la décision de la Cour supérieure rendue le 4 octobre dernier, qui avait refusé d’ordonner la suspension du projet d’abattage des cerfs.
Le broutage intensif des cervidés contribue à la dégradation écologique de cet espace vert, avait indiqué la décision de justice en citant un rapport de la Ville. L’audience en Cour d’appel est donc fixée au 25 novembre prochain.
Débattre de cette affaire
Dans sa décision, le juge Stephen W. Hamilton de la Cour d’appel du Québec reconnaît « que la situation est exceptionnelle et que le meilleur intérêt de la justice requiert que la permission d’appeler soit accordée ».
Le juge a également accepté d’accorder un sursis voulu par les deux organismes pour que cette affaire puisse être davantage débattue.
Selon Me Sophie Gaillard, directrice générale par intérim et directrice de la défense des animaux et des affaires juridiques à la SPCA de Montréal, l’abattage des animaux sauvages, considérés comme « nuisibles » , n’est plus socialement acceptable.
« Quand on regarde ce qui se fait ailleurs, on constate qu’une gestion responsable, éthique et innovante de la faune, basée sur la science et appuyée par l’avis d’experts, est possible », a-t-elle déclaré par voie de communiqué. « Il est impératif pour le Québec de développer une expertise dans ce type d’approche. »
Des citoyens mécontents du sort réservé aux cerfs avaient d’ailleurs lancé une pétition en ligne cet été baptisée « stérilisons, soignons et relocalisons nos cerfs de Virginie de Longueuil », qui a récolté à ce jour plus de 2900 signatures.
Face aux pressions, la Ville de Longueuil avait en juin suspendu temporairement l'euthanasie de quelque 70 cerfs, le temps de tenir un débat devant les tribunaux. Mais d’après un récent recensement commandé par la Municipalité, les cerfs seraient plus d’une centaine vivant dans un parc qui ne peut accueillir qu’une dizaine de têtes.
C’est en mai dernier que la Municipalité avait annoncé son intention de réduire le nombre de cerfs avant de recevoir le permis du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec l’autorisant la chasse à l’arbalète de plus de 100 bêtes.
Anonyme
il y a 2 ansParce que la justice de l'époque comprenait que la nature n'attend pas pour faire son oeuvre.