Prêt d’Accurso à Gauthier: un cabinet savait

Theodora Navarro
2016-05-02 11:15:00

C’est ce révèle ce matin le quotidien La Presse, qui mentionne également que, selon l’Unité permanente anticorruption (UPAC), le cabinet d’avocats Legault Joly Thiffault était au courant de cette situation.
En fait, le cabinet, agissant pour Joël Gauthier, aurait même parachevé la convention de prêt entre la société de construction appartenant à Tony Accurso et Monsieur Gauthier.
Aucun problème déontologique ou moral
Legault Joly Thiffault avait pourtant répondu favorablement à une demande de garantie de l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui voulait être certaine que Tony Accurso n’était pas impliqué dans l’affaire.
Interrogé par le journal La Presse, Me Christian Joly, l’un des associés principaux, reconnaît avoir eu connaissance de cette implication et ne pas avoir averti l’AMF, mais assure n’y voir aucun problème déontologique ou moral. Il a déclaré à la journaliste de La Presse qu’il ne considérait pas le prêt comme une implication à titre d'acheteur mais comme une relation entre Joël Gauthier et le prêteur.
La lettre qu’avait fourni le cabinet d’avocat au sujet de la non-implication de Tony Accurso ne concernait pas la provenance des fonds. Me Joly estime qu’il ne statuait pas sur la probité de Joël Gauthier mais qu’il était seulement là pour donner une opinion juridique sur le contrat. Il assure que si la lettre avait dû répondre à la question des fonds, il n’aurait eu d’autre choix que de mentionner son implication.
Lors de la vente d'une partie de l'empire Accurso en 2013, Me Joly représentait les six acheteurs, selon La Presse: Joël Gauthier, les deux fils Accurso, Jimmy et Marco, de même que trois hauts dirigeants des entreprises rachetées. Tony Accurso était représenté par le cabinet Dentons.