Que font les magistrats?
Gabriel Poirier
2020-03-10 11:15:00
Voici notre sélection de trois faits divers qui, espérons-le, révèlent des éléments essentiels de la justice québécoise : nos magistrats et avocats criminalistes…
Un accusé conteste… une juge
Une chose est sûre : le jeune Michaël Dallaire n’a pas la langue dans sa poche.
« Vous pouvez être sûre que ce n’est pas vous qui allez me donner ma peine », a-t-il déclaré à l’endroit de la juge de la Cour du Québec Sonia Rouleau.
Celle-ci a répliqué rapidement, illustrant son sens de la répartie.
« Je vous garantis que c’est moi qui vais le faire », a-t-elle averti, selon Le Quotidien.
M. Dallaire a été reconnu coupable de possession de stupéfiants et de plusieurs autres chefs d’accusation, jeudi dernier, au Palais de justice de Chicoutimi.
Le jeune homme a plaidé coupable à tous les chefs d’accusations qui pesaient contre lui, il y a six mois. Il a tenté depuis de se rétracter, sans succès.
M. Dallaire, qui a refusé les services d’un avocat, a en outre affirmé que la juge Rouleau était en position de conflit d’intérêts, celle-ci ayant agi par le passé à titre de procureure de la Couronne contre lui.
La magistrate a vigoureusement rejeté cette proposition.
« Monsieur Dallaire, je vais être honnête, je ne me souviens plus de vous du tout. J’ai été procureure 25 ans, je ne pourrais pas juger personne si je suis votre raisonnement. De plus, j’ai prêté serment d’impartialité, ce qui vous protège », a-t-elle affirmé, selon Le Quotidien.
La Couronne, représentée par Me Michaël Bourget, s’est également opposée à la requête de M. Dallaire.
Ce dernier connaîtra les observations sur sa peine, le 3 avril prochain.
Ivre en quadriporteur…
Gratien Gagnon, 69 ans, a semblé se trouver bien drôle, vendredi dernier, au Palais de justice de Chicoutimi.
Devant la juge Sonia Rouleau, celui-ci a rapidement affirmé qu’il n’avait pas besoin d’un avocat.
« Pas besoin d’un avocat pour une niaiserie de même », s’est-il exclamé, selon Le Quotidien.
M. Gagnon fait face à un huitième chef d’accusation de conduite avec les facultés affaiblies. Lui et ses deux amis ont été arrêtés en juillet dernier, tandis qu’ils commettaient des grabuges au volant de leur… quadriporteur. Ils ont notamment perturbé un tournage, à La Baie.
La Couronne a préparé un solide dossier contre l’accusé. Face à celui-ci, M. Gagnon s’est finalement rétracté. Il a sollicité les services de l’avocat criminaliste, Me Charles Cantin.
« Le seul point où je ne suis pas d’accord avec M. Gagnon, c’est que ce n’est pas vraiment une niaiserie », a affirmé son avocat, d’après Le Quotidien.
Gratien Gagnon retournera en cours le 8 mai prochain.
Il agresse sa voisine en pleine nuit
Le juge Éric Côté a condamné Sylvain Coderre à 42 mois de prison pour agressions sexuelles, la semaine dernière, au Palais de justice de Montréal.
Le magistrat a semblé abasourdi par les comportements de l’accusé, au moment de prononcer les énoncés de sa peine.
« Il (M. Coderre) décrit son comportement comme “niaiseux” et que ce n’est pas “gentil” d’avoir commis de tels gestes sur une personne qui dormait. Au rapport d’évaluation sexologique, on peut y lire que l’accusé [dit] qu’il n’aurait pas “dû dire son nom à la victime pour éviter de se faire prendre” », a déploré le juge selon TVA Nouvelles.
À son avis, aucune circonstance atténuante ne peut expliquer les crimes de l’accusé.
M. Coderre, un homme d’une soixantaine d’années, a violé sa voisine en mai dernier. La victime, endormie, a d’abord cru qu’il s’agissait de son conjoint… jusqu’au moment où l’accusé a révélé son identité, accidentellement.
Le juge Côté a affirmé que « l’avenir (de M. Coderre) est plutôt sombre ». En plus de sa condamnation pour agression sexuelle et introduction par effraction, il a été inscrit au registre des délinquants sexuels.