Un petit cabinet à la conquête du Québec
Delphine Jung
2021-03-10 15:00:00
D'un côté Me Xavier Cormier-Lassonde, ancien procureur, devenu criminaliste, de l’autre, sa stagiaire, Me Veronica Vallelonga, plutôt axée en droit familial.
Un an et demi plus tard, le cabinet baptisé Devichy, a posé ses pions un peu partout sur le territoire québécois. Il compte désormais 25 avocats et vient tout juste d'ouvrir un septième bureau à Drummondville, une demande de la clientèle, à entendre le cofondateur.
«Nous avons connu une expansion rapide notamment en droit familial et nous voulions des emplacements physiques dans plusieurs villes du Québec », explique Me Cormier-Lassonde.
Le pari était risqué lorsque les deux professionnels se sont lancés dans une telle aventure, mais jusqu'à maintenant, cela semble leur avoir réussi.
Le défi était d'abord financier, mais «après 10 ans de pratique, on avait les reins assez solides tous les deux», dit Me Cormier-Lassonde.
Il ajoute: « il ne faut pas avoir peur du risque, être prêt à prendre des risques. J'ai toujours été un peu gambler, prêt à tout miser et parfois j'ai perdu. Veronica, elle, a confiance en elle naturellement et n'a pas froid aux yeux non plus».
Défis de croissance
Aujourd'hui, ce sont plutôt les défis humains auxquels doivent faire face les deux fondateurs. Car l'expansion a été si rapide, qu'il a fallu se doter d'un support administratif solide.
« Tout à coup, on a été pris un peu par surprise sur le plan des besoins administratifs. On est donc entré dans un processus d'embauche un peu accéléré pour les adjoints et le soutien administratif», détaille le cofondateur.
D'autres avocats ont récemment aussi rejoint l'équipe.
C'est le cas de Me Alessia Folini, avocate en droit de la famille au bureau de Montréal, Me Vivan Nguyen, avocate en protection de la jeunesse, elle aussi à Montréal et Me Anne-Marie Pion, avocate en droit familial au bureau de Sherbrooke. Elisabeth Francoeur est quant à elle devenue adjointe juridique.
Par ailleurs, Claudia Guérette a été embauchée à titre de responsable des ressources humaines.
Devichy s'est d'ailleurs mis en mode télétravail dès son lancement, donc avant la pandémie. Les deux fondateurs ont ainsi recruté à distance «pour avoir une empreinte géographique assez large, assez rapidement», poursuit Me Cormier-Lassonde.
Pourquoi s'implanter un peu partout dans la province? L'avocat assure qu'une réelle demande de proximité existe chez les clients. Oui, beaucoup de choses peuvent être faites à distance, mais les gens veulent aussi pouvoir rencontrer leur avocat. Alors c'est sûr, de nombreux défis accompagnent cette stratégie de développement et ce modèle d'affaires particulier.
Les défis sont d'abord administratifs. Il faut «gérer tout le personnel à distance, entretenir le sentiment d'équipe, la cohésion», énumère Me Cormier-Lassonde.
Quant à leur clientèle, les deux fondateurs ont pu compter sur la publicité et sur le bouche-à-oreille. Et si Me Vallelonga se remet doucement à la pratique après avoir enchaîné deux grossesses, Me Cormier-Lassonde lui, est surtout devenu un mentor qui guide les jeunes nouvelles recrues et surtout celui qui s'occupe du marketing.
Le fondateur aime aussi rappeler que Devichy n'est pas une société d'avocats, mais une compagnie incorporée, dont la croissance est inscrite dans son ADN. C'est aussi ce qui explique selon lui que les avocats sont un peu tous au même niveau et qu'il n'y a pas encore d'associés.
Quelque chose qui pourrait arriver à plus long terme toutefois...