Qui sont les avocats les plus heureux?

Thomas Vernier
2025-04-25 15:00:29

On entend souvent que les avocats sont globalement moins heureux que les professionnels d’autres secteurs. Mais est-ce vrai?
Il faut dire que la pratique du droit peut parfois être épuisante : l’aspect conflictuel de la profession, jumelé à la répétition de certaines tâches techniques ou administratives, peut miner la satisfaction au travail. Et il y a les heures facturables…
Pourtant, certains avocats semblent tirer plus de bonheur de leur quotidien que d’autres.
Pour ceux et celles qui envisagent une transition de carrière ou une réorientation dans le milieu juridique, cela mérite réflexion.
Les avocats en entreprise : équilibre et stabilité
Au Québec comme ailleurs, les juristes qui occupent des postes au sein du service juridique d’une entreprise affichent souvent un haut niveau de satisfaction professionnelle.
Pourquoi? D’abord, ils bénéficient généralement d’horaires plus réguliers. Peu de soirs et fins de semaine passés à boucler un dossier en catastrophe. Plusieurs avocats en entreprise rapportent travailler entre 40 et 50 heures par semaine — un rythme bien différent de celui imposé par les grands cabinets.
Ensuite, ils échappent à plusieurs aspects anxiogènes de la pratique contentieuse : pas d’audiences, de plaidoiries ou de contre-interrogatoires tendus, et très peu d’échanges houleux avec une partie adverse. Ils agissent souvent en support stratégique, dans un climat plus collaboratif.
Ces postes exigent toutefois un certain bagage d’expérience. Il n’est pas rare qu’un avocat doive faire ses armes en cabinet privé avant de faire le saut en entreprise. Mais pour celles et ceux qui y parviennent, la récompense est souvent une meilleure qualité de vie.
Les avocats à leur compte : liberté et rentabilité
Se lancer à son compte peut aussi mener à une vie plus épanouie.
En tant qu’avocat autonome, vous n’avez pas de supérieur hiérarchique ni de politique de bureau à gérer. Vous choisissez vos mandats, vos horaires et vos stratégies. Autre avantage non négligeable : la rentabilité.
Alors qu’un associé ou collaborateur ne conserve souvent qu’une fraction du chiffre d’affaires qu’il génère, un avocat à son compte peut garder une bien plus grande part des honoraires facturés — pour autant qu’il ait un bon volume de clients.
Cela dit, l’autonomie vient avec ses défis : trouver des clients, gérer les comptes à recevoir, assurer le service à la clientèle, etc. Ce modèle ne convient pas à tous, mais pour plusieurs, il est synonyme de plus de liberté, moins de stress et, au final, plus de bonheur.
Les avocats de l’État : sens et mission
Même si le sujet est moins documenté, bon nombre d’avocats œuvrant pour la fonction publique québécoise ou fédérale semblent également satisfaits de leur sort.
Leur motivation? Le sentiment de contribuer à l’intérêt public plutôt qu’à celui d’un client privé. Que ce soit au sein du ministère de la Justice, d’un organisme gouvernemental ou d’un tribunal administratif, ces juristes ont souvent une vraie marge de manœuvre et un rôle social tangible.
C’est vrai : les salaires sont parfois moins élevés qu’au privé. Mais le compromis en vaut souvent la peine, pour celles et ceux qui recherchent une carrière porteuse de sens.
Une profession, plusieurs chemins
La beauté du diplôme en droit, c’est sa polyvalence. Il ouvre la porte à une grande diversité de parcours. Alors si vous vous demandez comment être un avocat plus heureux, peut-être est-il temps de repenser votre environnement de travail.
Parfois, le bonheur tient simplement à un changement de perspective… ou de structure d’emploi.