Un procès simulé par et pour des jeunes de 11 ans
Stéphane Tremblay
2023-04-28 14:15:00
Durant 14 semaines, à raison d’une journée par semaine, de vrais procureurs rencontrent les élèves pour leur faire découvrir les rouages du système judiciaire.
Après avoir appris en classe le rôle d'un procureur, le fonctionnement des tribunaux et les conséquences de ne pas respecter un règlement de loi du code criminel, les élèves se sont déplacés au palais de justice pour constater que l’endroit est très froid et très solennel.
Les informations recueillies à l’école se sont culminées par une simulation de procès dans une salle de cour du palais de justice.
Tous les rôles des différents acteurs du système judiciaire ont été incarnés par des élèves. Les jeunes ont ainsi pu comprendre les différentes étapes d'un procès, ainsi que les rôles et responsabilités de chaque partie impliquée.
La procureure de la Couronne, Audrey-Ann Bélanger, avait revêtu sa toge et demandé à sa mère de bien repasser son rabat pour plaider sa cause.
« J’ai trouvé ça vraiment le fun », a confié à Droit-inc l’élève de l’école Victor-Côté de Matane, lors d’une entrevue téléphonique.
La simulation était celle d’un jeune qui emprunte le sac d’école d’un ami et qui soudainement se retrouve avec une arme à air comprimé dans le sac à dos et que l’arme tombe au sol. Il panique sachant qu’il est interdit de posséder ce type d’arme à son âge.
« C’est moi qui ai gagné. Même si j’ai aimé ça, je ne veux pas être avocate plus tard dans la vie », ajoute Audrey-Ann, avec un grand rire.
Au Québec, plus de 102 procureurs de la Couronne ont permis à des jeunes de plusieurs écoles de vivre l’expérience. Une expérience mise en place dans le but de sensibiliser les élèves à la justice et de les encourager à développer leur capacité à prendre des décisions éclairées.
De plus, les élèves ont abordé des sujets chauds tels l'intimidation, le phénomène des gangs, les conséquences de faire l’école buissonnière, la prudence sur Internet et la consommation de drogues et d'alcool.
Ce programme a été créé en 2015 par le DPCP à partir du projet Lead, lui né à Los Angeles, en 1993.
Pourquoi des élèves de 5e année ? Il s’agit de l’âge idéal pour que le message passe. Des recherches montrent qu'à cet âge-là, 11 ans, les jeunes sont encore dans un âge critique où ils sont encore très réceptifs aux lois et à l'autorité.
Au cours de l’adolescence, cette réceptivité deviendra davantage de la rébellion d’où la raison d’avoir ciblé des élèves du primaire, qui seront bientôt des « grands » du secondaire.
En somme, le projet d'enrichissement juridique et décisionnel encourage également les élèves à réfléchir de manière critique sur les enjeux sociaux et à considérer les implications de leurs choix sur les autres. Ils seront mieux préparés pour leur vie future et pour leur rôle de citoyens engagés dans la société.
Photo envoyée à René et au bas de mon texte
Audrey-Ann Bélanger, 11 ans, sérieuse dans son rôle de procureure de la Couronne
Pierre-Olivier Lapointe
il y a un anJe salue cette initiative du DPCP à laquelle ma fille de 11 ans a eu la chance de participer. Tous les vendredis, elle revenait avec une nouvelle réflexion qui suscitait de belles discussions sur l'éthique citoyenne, la responsabilité, le doute raisonnable ou l'usurpation d'identité.
Merci à ces avocats qui s'investissent afin de sensibiliser la société de demain.