Une juge tire sa révérence!
Marie-Ève Buisson
2024-10-08 10:15:11
Après plus de 46 ans de service, une juge revient sur les procès qui ont marqué sa carrière…
France Charbonneau, connue pour son rôle à la tête de la Commission d’enquête sur l’industrie de la construction, s’est confiée sur sa longue carrière lors d’une entrevue exclusive avec Radio-Canada.
L’ancienne juge et procureure a évoqué plusieurs moments marquants de sa vie professionnelle, notamment les procès qui ont façonné sa réputation.
Bien avant de se retrouver sous les projecteurs à la tête de la Commission Charbonneau, France Charbonneau était déjà une figure de proue du monde judiciaire. Procureure de la Couronne, elle a mené de nombreux procès de meurtre, notamment celui du célèbre criminel Maurice (Mom) Boucher, qu'elle qualifie de l'une des affaires les plus médiatisées de sa carrière. Pourtant, ce n'est pas cette cause qui l'a le plus marquée.
« Non, absolument pas. C’est faux de dire que c’était la plus importante », précise Charbonneau, insistant plutôt sur d'autres dossiers, comme celui d’un enfant mort de malnutrition, qui l’a profondément touchée.
Nommée juge en 2004, France Charbonneau a apprécié la liberté d'exercer son rôle sans pressions extérieures. « Souvent, on a rendu des verdicts impopulaires, mais on n’avait pas de pression. On était capable de rendre justice de façon impartiale et indépendante », dit-elle.
Elle se souvient également du moment où elle a été nommée présidente de la Commission d’enquête sur l’industrie de la construction, une tâche titanesque pour laquelle elle n’a pas hésité, malgré la lourde charge de travail. « Je n’ai eu aucune hésitation. Je voulais toutefois m’assurer du soutien de ma famille, car je savais que c’était un méga mandat qui demanderait beaucoup de temps », soutient-elle.
La Commission Charbonneau
La Commission Charbonneau, retransmise à la télévision, a permis au public québécois de plonger dans les coulisses des enquêtes judiciaires et du monde de la justice.
France Charbonneau défend le choix de la rendre publique, affirmant que c’était « essentiel d’éduquer les gens » sur le système judiciaire. « C’était la population qui avait demandé cette commission d’enquête, c’était notre devoir de l’informer », affirme-t-elle.
Malgré la pression que pouvait représenter une telle visibilité, l’ex-juge affirme que les caméras ne la dérangeaient pas une fois sur le banc. « Aussi bizarre que ça puisse paraître, j’oubliais complètement les caméras dès que je montais sur le banc », se rappelle-t-elle.
Après 46 ans de service au palais de justice, France Charbonneau tire sa révérence, non sans une pointe de nostalgie. « Je vais m’ennuyer de mes collègues et du palais de justice », admet-elle, mais elle ne prévoit pas s’ennuyer longtemps. « J’ai tellement de pain sur la planche que je ne vais pas avoir le temps de m’ennuyer », conclut-elle.
Anonyme
il y a 2 moisMe Megan Lynch devrait utiliser la juge France Charbonneau comme modèle.