Une justice alternative dans Montréal-Nord
Apolline Caron-Ottavi
2020-03-05 12:00:00
« L’avenir réside dans la justice alternative et on est content d’en être des précurseurs », souligne Will Prosper, co-fondateur de l’organisme.
Une clinique juridique pour personnes racisées
Ce mandat comporte différents volets, dont l’ouverture d’une clinique juridique pour les personnes immigrantes et racisées.
Ce projet, piloté par l’avocate en droit criminel Marie-Livia Beaugé, vise à aider les personnes qui ne connaissent pas les procédures du système judiciaire ainsi que celles qui ne peuvent pas avoir accès aux services d’un avocat ou à l’aide juridique.
Cette clinique juridique devrait ouvrir ses portes en septembre et compter sur l’implication d’étudiants de l’Université du Québec à Montréal et de plusieurs avocats.
S’adapter à la réalité des personnes noires
Cette justice alternative passe aussi par le déploiement du Programme de mesures de rechange général pour adultes (PMRG) du gouvernement du Québec, en l’adaptant à la réalité des personnes noires dans Montréal-Nord, Ahuntsic, Rivière-Des-Prairies et Saint-Michel.
Ce programme gouvernemental, mis en place en 2019 dans différentes régions du Québec, vise à diminuer les risques pour les accusés de certaines infractions criminelles d’avoir de nouveaux démêlés avec la justice.
Or les personnes noires sont surreprésentées dans le système judiciaire et parmi les détenus et, comme le souligne la coordinatrice générale de l’organisme, Cassandra Exumé, elles sont plus souvent interpellées par la police que les personnes blanches. D’où la nécessité d’adapter le programme selon cet angle particulier.
« Le fait que le programme soit administré par un organisme communautaire qui connaît bien les réalités du contrevenant fait en sorte qu’un sentiment d’appartenance et de confiance s’installe », explique le relationniste du ministère de la Justice du Québec, Paul-Jean Charest.