Vers une fuite de cerveaux juridiques ?
Didier Bert
2022-03-17 13:15:00
Ce constat est tiré d’un sondage mené dans le cadre d’un projet de recherche sur la Loi 21, conduit par Elizabeth Elbourne, professeure au département d’histoire et d’études classiques de l’Université McGill, et par Kimberley Manning, professeure en science politique à l’Université Concordia.
Les deux professeures cherchaient à mesurer comment la Loi 21 influence les choix de carrière des étudiants, et les effets sur la discrimination dont ils font l’objet. Elles ont mené leur sondage d’octobre 2020 à novembre 2021 auprès d’étudiants en enseignement et en droit au Québec.
La Loi sur la laïcité interdit aux employés du gouvernement en situation d’autorité, comme les professeurs, les juges et les policiers, de porter des signes religieux au travail.
Parmi les étudiants en droit interrogés, 40,5% se disent susceptibles de chercher un emploi ailleurs qu’au Québec à la suite de l’adoption de la loi sur la laïcité de l’État. Et 9.3% se disent susceptibles de changer de carrière à cause de l’adoption de la Loi 21.
Ce sont les étudiants qui portent des signes religieux qui sont les plus tentés de faire prendre un virage à leur carrière. 54 % d’entre eux se disent susceptibles de quitter le Québec suite à l’adoption de la Loi 21.
Les professeures soulignent que l’échantillon du sondage est de taille modeste.
« Certains résultats correspondent néanmoins à d’autres recherches et sondages récents », précisent-elles sur le site de l’Université Concordia.