Pierre Duhamel
La marche à 400 millions de dollars
Pierre Duhamel
2010-10-01 07:43:00
Des dizaines de milliers de personnes participeront samedi à la Marche Bleue sur les Plaines d'Abraham afin de manifester leur soutien au retour d'une équipe de la Ligue Nationale de hockey à Québec.
Des anciens joueurs des Nordiques, leur ancien entraîneur Michel Bergeron et même Badaboum y seront. Ce sera un beau moment, car tout le monde souhaite le retour du hockey professionnel dans la Capitale nationale.:)
Pierre-Karl Péladeau, qui a déjà entrepris des marches auprès de la LNH pour devenir le propriétaire d'une éventuelle équipe à Québec, y sera en personne et LCN diffusera l'événement en direct. D'après son ami Réjean Tremblay, M. Péladeau a un «extraordinaire plan d'affaires» pour rentabiliser l'équipe, s'appuyant sur toutes les propriétés de Quebecor. Cela sera d'autant plus facile que ce sont les contribuables qui devraient payer la facture pour la construction d'un nouveau Colisée, une bagatelle de 400 millions de dollars. Monsieur Péladeau était prêt à acheter le Centre Bell, mais on comprend que la proposition de Régis Labeaume est irrésistible.
Le maire de Québec a déjà gagné Jean Charest à sa cause et il est engagé dans un bras de fer avec Stephen Harper pour avoir les fonds fédéraux. La marche de samedi constitue aussi un moyen de pression sur les conservateurs québécois et le Premier ministre.
Faut-il un Colisée 100 % financé par nos taxes ? Les opinions sont partagées sur cette question. Pour certains, il s'agit d'un équipement public, au même titre qu'une route ou qu'une bibliothèque, devant être entièrement financé par le public. Je suis plutôt d'avis que nous parlons ici d'un équipement qui sera d'abord utilisé à des fins privées et qui rapportera des profits privés.
Évidemment, me dira-t-on, rien n'indique que Québec obtienne son équipe et il est absurde de demander à des intérêts particuliers de s'engager dans une aventure si incertaine. Vous avez totalement raison. Je propose donc qu'une fois la franchise accordée à Québec le nouveau propriétaire de l'équipe soit contraint d'acheter, en tout ou en partie, le nouveau Colisée et de rembourser ainsi les contribuables. Le risque est pris par les payeurs de taxes s'il n'y a pas d'équipe, mais le principal bénéficiaire fera sa part si jamais il obtient une franchise.
La participation du privé est essentielle. Quand un gouvernement accorde une subvention pour bâtir ou rénover une usine, ce montant complète le financement privé. Il ne le remplace pas en totalité. On a fait grand état des 23 millions de fonds gouvernementaux accordés pour l'agrandissement du stade Saputo. Les propriétaires de l'Impact ont néanmoins investi 17 millions de dollars dans cette seconde phase et ils avaient déjà investi 17 autres millions dans la première.
Pour conclure, je citerai deux articles de journaux publiés il y a quelques mois sur l'implication du gouvernement dans ce type de projets.
Sous le titre incisif de « 35 millions pour des équipements sportifs », le premier collègue déplorait que «Le gouvernement du Québec continue de subventionner allègrement la construction et la rénovation de centres sportifs municipaux et privés un peu partout en province ».
L'autre est un commentateur chevronné qui a du coffre. S'indignant de la subvention de 23 millions de dollars pour le stade Saputo alors que la situation des finances publiques du Québec est déplorable, il écrivait : « Pendant ce temps l'État sort ses cartes de crédit et s'achète des votes en construisant des installations sportives à gauche et à droite. Coudonc, nous prenez-vous pour des caves.»
Je n'aurais jamais osé écrire quelque chose d'aussi fort et d'aussi percutant.
Nouveau blogue
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Pierre-Karl Péladeau, qui a déjà entrepris des marches auprès de la LNH pour devenir le propriétaire d'une éventuelle équipe à Québec, y sera en personne et LCN diffusera l'événement en direct. D'après son ami Réjean Tremblay, M. Péladeau a un «extraordinaire plan d'affaires» pour rentabiliser l'équipe, s'appuyant sur toutes les propriétés de Quebecor. Cela sera d'autant plus facile que ce sont les contribuables qui devraient payer la facture pour la construction d'un nouveau Colisée, une bagatelle de 400 millions de dollars. Monsieur Péladeau était prêt à acheter le Centre Bell, mais on comprend que la proposition de Régis Labeaume est irrésistible.
Le maire de Québec a déjà gagné Jean Charest à sa cause et il est engagé dans un bras de fer avec Stephen Harper pour avoir les fonds fédéraux. La marche de samedi constitue aussi un moyen de pression sur les conservateurs québécois et le Premier ministre.
Faut-il un Colisée 100 % financé par nos taxes ? Les opinions sont partagées sur cette question. Pour certains, il s'agit d'un équipement public, au même titre qu'une route ou qu'une bibliothèque, devant être entièrement financé par le public. Je suis plutôt d'avis que nous parlons ici d'un équipement qui sera d'abord utilisé à des fins privées et qui rapportera des profits privés.
Évidemment, me dira-t-on, rien n'indique que Québec obtienne son équipe et il est absurde de demander à des intérêts particuliers de s'engager dans une aventure si incertaine. Vous avez totalement raison. Je propose donc qu'une fois la franchise accordée à Québec le nouveau propriétaire de l'équipe soit contraint d'acheter, en tout ou en partie, le nouveau Colisée et de rembourser ainsi les contribuables. Le risque est pris par les payeurs de taxes s'il n'y a pas d'équipe, mais le principal bénéficiaire fera sa part si jamais il obtient une franchise.
La participation du privé est essentielle. Quand un gouvernement accorde une subvention pour bâtir ou rénover une usine, ce montant complète le financement privé. Il ne le remplace pas en totalité. On a fait grand état des 23 millions de fonds gouvernementaux accordés pour l'agrandissement du stade Saputo. Les propriétaires de l'Impact ont néanmoins investi 17 millions de dollars dans cette seconde phase et ils avaient déjà investi 17 autres millions dans la première.
Pour conclure, je citerai deux articles de journaux publiés il y a quelques mois sur l'implication du gouvernement dans ce type de projets.
Sous le titre incisif de « 35 millions pour des équipements sportifs », le premier collègue déplorait que «Le gouvernement du Québec continue de subventionner allègrement la construction et la rénovation de centres sportifs municipaux et privés un peu partout en province ».
L'autre est un commentateur chevronné qui a du coffre. S'indignant de la subvention de 23 millions de dollars pour le stade Saputo alors que la situation des finances publiques du Québec est déplorable, il écrivait : « Pendant ce temps l'État sort ses cartes de crédit et s'achète des votes en construisant des installations sportives à gauche et à droite. Coudonc, nous prenez-vous pour des caves.»
Je n'aurais jamais osé écrire quelque chose d'aussi fort et d'aussi percutant.
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6183
Me
il y a 14 ansDu pain et des jeux pour la populasse. Ridicule.
Qu'ils mangent moins de pain et qu'ils payent eux-même leurs jeux.
Anonyme
il y a 14 ans>Qu'ils mangent moins de pain
C'est déjà ce qu'il font depuis fort longtemps, ayant malheureusement remplacé celui-ci par des chips, ce qui a eu pour effet de faire monter la part de ma facture d'impôt reliée au soins de leur artérosclérose.
Si le peuple revenait au pain, même au pain blanc tranché sans mottons de grains entiers, ça serait un progrès.
The Truth
il y a 14 ansSocialized debt. Privatized profits. Bread and circuses. Thumbs down.