Procès Delisle: la maîtresse de l'accusé à la barre
Agence Qmi
2012-05-23 14:45:00
Dans son exposé de la preuve, il avait avancé que Jacques Delisle voyait sa secrétaire depuis « plusieurs années » et qu’il avait même évoqué la possibilité de faire « vie commune » avec elle.
Il avait ajouté que Jacques Delisle, qui était « actif » et « en forme », avait pris sa retraite de la Cour d’appel au printemps 2009, pour s’occuper de son épouse, dont la santé était grandement diminuée à la suite d’un AVC et d’une fracture de la hanche.
« Le présent et l’avenir de l’accusé étaient grandement hypothéqués », avait alors fait savoir Me Magnan.
Suicide exclu
Plus tôt ce matin, l’expert français André Desmarais a exclu, tout comme le balisticien Gilbert Gravel l’a fait la semaine dernière, la thèse du suicide pour expliquer le décès de Marie-Nicole Rainville, retrouvée morte, avec une balle dans la tête, le 12 novembre 2009.
Selon le chef du département de balistique du service de police de Marseille, la trace de noir de fumée retrouvée à l’intérieur de sa paume gauche serait le résultat d’un geste de défense. Il est clair, pour lui, que cette main n’a pu être utilisée pour tirer le coup porté à sa tête et qu’au contraire, elle a plutôt servi à « repousser » l’arme au moment du tir. « L’hypothèse du suicide n’est pas recevable », a-t-il laissé tomber.
André Desmarais a aussi fait plusieurs manipulations de l’arme, afin de voir comment elle aurait pu parvenir à s’infliger une plaie à la tempe et un tatouage de grains à cet endroit dans la main. En 30 tirs – tantôt conventionnels, tantôt fantaisistes –, il n’y est toutefois pas parvenu.
Contre-interrogatoire
En contre-interrogatoire, Me Jacques Larochelle a exposé au témoin sa manière de tenir l’arme, à l’envers, permettant ainsi, selon lui, d’obtenir une plaie à la tête et le même tatouage dans la main. Le balisticien a demandé à voir ces tests, ce à quoi la défense a répondu par la négative.
L’expert a concédé qu’il n’avait pas, lui-même, fait de tests en s’inspirant de cette position. Il a toutefois avancé que le canon ne se retrouvait pas à la « bonne place » pour laisser les résidus retrouvés dans la main de la défunte.
Delisle parle
Fait étonnant, l’accusé s’est permis de prendre la parole, ce matin, alors que son procureur tentait d’effectuer une démonstration au témoin. « Une jurée ne voit pas », a lancé Jacques Delisle, juste avant que le juge Claude Gagnon lui signifie de garder le silence.