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Aide à mourir : le CUSM se justifie, promet de changer et est rabroué

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2016-07-05 07:00:00

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a tenté lundi de clarifier sa politique sur les soins de fin de vie, critiquée au cours des dernières semaines.
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a tenté lundi de clarifier sa politique sur les soins de fin de vie, critiquée au cours des dernières semaines
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a tenté lundi de clarifier sa politique sur les soins de fin de vie, critiquée au cours des dernières semaines
Il a évoqué des changements dans « quelques semaines », mais le ministre de la Santé a aussitôt réclamé que cela se fasse dans un intervalle « d'heures et de jours, maximum ».

Le CUSM essuie les critiques après qu'un patient de l'unité de soins intensifs, qui désirait l'aide médicale à mourir, eut été transféré dans une autre unité pour recevoir la procédure.

« Les médecins en soins palliatifs ont vu que beaucoup [de patients en fin de vie] hésitaient à demander d'être admis à l'unité [...] à cause de craintes qu'à cette unité, on accélère leur décès par certains médicaments, même si c'est contre leur gré », a expliqué le président du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens du CUSM, le Dr Olivier Court, en conférence de presse.

Cette justification n'a pas plu à la députée péquiste Véronique Hivon et au ministre Gaétan Barrette, qui avaient dénoncé la politique du CUSM. Pour eux, le centre hospitalier montréalais a abdiqué sa responsabilité d'expliquer aux patients que leur mort ne sera pas précipitée contre leur gré à l'unité de soins palliatifs.

« C'est comme si l'établissement, plutôt que de faire de la pédagogie, prenait sur lui de véhiculer ou d'accepter des craintes non fondées », a lancé la porte-parole péquiste en matière de soins de fin de vie, sur les ondes d'ICI RDI.

L'exigence des 18 mois

Les porte-parole du CUSM ont soutenu devant la presse que leur politique de soins de fin de vie ne restreignait pas l'accès à l'aide médicale à mourir et qu'elle ne visait pas qu'à plaire aux médecins.

Ils ont aussi expliqué que si les demandeurs devaient avoir été suivis au CUSM dans les 18 derniers mois, c'est parce que le centre avait comme priorité de se concentrer sur les patients qui lui sont attribués en raison de son expertise particulière. « Ce qu'on a fait avec cette politique, c'est en fait de rendre explicite ce qui était implicite », a mentionné le Dr Court.

Les porte-parole ont également relativisé le faible nombre de patients qui ont bénéficié de la procédure dans les installations du centre. Le Dr Court a souligné que les interprétations de certains termes, comme la définition d'une « mort imminente », variaient selon les médecins. Il a aussi soutenu que cinq centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) avaient pratiqué l'aide à mourir presque autant de fois que le CUSM, alors qu'ils avaient reçu plus de bénéficiaires de soins palliatifs en fin de vie.

Dans l'esprit de la loi ou pas?

Le CUSM indique qu'il réévalue sa politique - comme le demande la loi - depuis même avant le cas du patient transféré d'unité, en avril. Il promet aussi de l'améliorer. « On pense que ça va sans doute arriver, a affirmé le Dr Court. Évidemment, ça doit suivre son cours normal, c'est-à-dire passer par le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, le conseil d'administration, ce qui pourrait prendre quelques semaines. »

« Mais nous continuons de penser qu'il n'y avait rien d'illégal dans les politiques que nous avons établies, ni même rien de contraire à l'esprit de la loi », a-t-il fait valoir.

Les justifications du CUSM n'ont pas satisfait le ministre Barrette, qui avait écrit au grand patron du centre la semaine dernière pour le rappeler à l'ordre. « Je n'ai pas entendu une conférence de presse qui parlait du droit des patients de choisir et que ce choix soit exercé dans les conditions de l'esprit de la loi, c'est-à-dire sans déménagement (...) et certainement pas avec une contingence d'avoir été traité au CUSM depuis 18 mois », a dénoncé le ministre.
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