Des grands vins du Chili, oui, c’est possible!
David Santerre
2011-12-09 14:15:00
C’est signe d’un monde viticole qui gagne en maturité.
Je vous présente donc cette semaine deux grands vins que je vous suggère de laisser dormir dans votre cave quelques années, en attente d’un grand repas, d’une occasion spéciale. Une étincelante victoire tiens!
Errazuriz, Don Maximiano Reserve, Valle de Aconcagua 2007, Code SAQ : 11396557, 78,25 $
En compagnie de l’œnologue de cette grande et vieille maison chilienne, Francesco Baettig, un homme du vin réaliste et passionné, j’ai eu la chance de faire une dégustation verticale de la grande cuvée de la maison, Don Maximiano. 1989 et 1997 étaient des cuvées 100% cabernet sauvignon. Si la première me semblait légèrement sur le déclin, le 1997 était splendide. Un nez animal, de cuir et de tabac, et une bouche d’olives noires, d’épices, minérale, des tanins serrés et encore une acidité qui signifie qu’il lui reste du temps devant lui !
Quant au jeunot, le 2008, qui a vu s’ajouter au cabernet un peu de petit verdot, syrah et cabernet franc, il est apparu un peu austère, avec son nez de mine de crayon, de cassis et d’épices. La bouche est puissante, tannique et en fruits noirs acidulés. À revoir dans quelques années ! Maintenant. La grande question : ce prix, pour un vin du Chili ? Si vous êtes un amateur de grands vins, possédez une cave bien garnie et aimez dorloter et attendre vos grands crus, il vous donnera au moins autant de plaisir que certains Bordeaux vendus plus cher. Actuellement, au Québec, c’est le 2007 qui est sur le marché.
De Martino, Single Vineyard Alto Los Toros 2008, Valle del Elqui, Importation privée chez Vinsbalthazard.com, 36,75$ (en caisse de six)
Le coloré œnologue Marcello Retamal dirige de main de maître cette grande maison et lui fait prendre des orientations qui s’apparentent à celles que prennent de petits vignerons, comme faire du vin en amphores et éliminer les barriques pour diminuer la présence du bois dans les vins. Et aussi, produire de très petites cuvées issues d’une seule parcelle de vigne, ou «single vineyard».
Comme cette syrah, rehaussée d’un brin de petit verdot, issue de la vallée nordique et désertique de Elqui. Sur ces montagnes où le soleil brille 300 jours par année, se trouve la parcelle Alto los Toros, de 3,98 hectares, d’où provient ce vin délicieux.
Un nez exubérant de prunes cuites, de figues et de fines herbes. La bouche est toute en fruit, sans tomber dans l’excès et le confit. Du beau fruit noir délicat, frais, des tanins soyeux, une minéralité craquante. Équilibré et très long en bouche. Un vin gourmand et raffiné. Son potentiel de garde est moindre que le précédent, mais il est en revanche plus agréable aujourd’hui. Celui-là est vendu en importation privée seulement, en caisse de six.