Un honneur à la hauteur d'une passion

Le professeur de la Section de droit civil de l'Université d'Ottawa Ghislain Otis fait son entrée à la Société royale du Canada. Un évènement que le doyen de la Section de droit civil, Sébastien Grammond, a salué, exprimant sa fierté et son admiration pour son collègue.

« Ghislain Otis est sans nul doute l'un des chefs de file en droit des autochtones et en pluralisme juridique dans le monde francophone. Son élection à la Société royale rend justice à l'envergure de ses travaux qui constituent un modèle pour les collègues plus jeunes et pour des générations d'étudiants », a déclaré le doyen Grammond.

La Société royale du Canada connue sous le nom d'Académie canadienne des sciences, des arts et des lettres, fut fondée en 1882 et regroupe les plus éminents savants, chercheurs, et artistes au Canada. L'élection à la Société royale du Canada constitue le plus grand honneur qui puisse être accordé à un universitaire dans ces domaines précités.

Peuples autochtones

Le parcours du professeur Otis témoigne pour lui : titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la diversité juridique et les peuples autochtones, il est un des premiers chercheurs au Canada à étudier la coexistence des traditions juridiques autochtones et du droit étatique au sein d’un pays.

Il a publié plus d’une centaine d’articles et de rapports et a été invité à présenter ses recherches à plus de 150 conférences à travers le monde. Il dirige des équipes internationales de recherche examinant la sécurité alimentaire des peuples autochtones, la reconnaissance de leurs droits ancestraux, le droit de la famille et l’adoption, ainsi que d’autres droits fondamentaux.

Parmi la multitude de ses travaux, un thème demeure constant : proposer des voies pratiques pour soutenir le développement d’une diversité juridique durable. Cet objectif n’est toutefois pas sans défi. La plupart des recherches du professeur Otis portent sur l’organisation de systèmes juridiques sur des territoires colonisés où les droits des Premières Nations ont été subjugués aux droits des colonisateurs.

Il arrive ainsi que le droit de l’État s’oppose aux traditions coutumières du droit autochtone et vice versa. Il est parfois inévitable que ces différences soient quasi-impossibles à réconcilier. Comment soutenir la diversité juridique durable, alors ?

Un meilleur dialogue

Le professeur Otis est persuadé que des solutions novatrices sont possibles pour assurer un meilleur dialogue et une meilleure coordination entre l’État et les communautés autochtones. Cette conviction le motive à poursuivre son travail avec une détermination qui a su rallier d’autres juristes et chercheurs à sa cause.

« Les travaux du professeur Otis offrent une alternative innovante dans la relation qu'entretiennent l'État et la population non autochtone canadienne avec les communautés autochtones qui résident sur le territoire. Ce sont en grande partie ses travaux qui guident mes recherches doctorales. La possibilité de réaliser mes études sous la supervision du professeur Otis m'offre la chance d'entretenir avec lui un dialogue enrichissant sur les théories qu'il défend, m'ouvrant de nouvelles voies de réflexions pour mes recherches », témoigne Oliver Courtemancheun étudiant en doctorat dont le professeur Otis supervise lathèse.

L’enthousiasme Ghislain Otis pour sa matière et pour le droit est source d’inspiration. Il n'est donc guère surprenant que cette passion l’ait transporté au sommet de sa profession...


Note : Cet article a été initialement publié sur le site de la Section de droit civil de l'Université d'Ottawa. Il est reproduit ici avec son autorisation.