Messe Rouge : un temps d’introspection pour les avocats

La tradition existe depuis 1944 à Montréal mais depuis le XIIIe siècle en France.

Entre 100 et 150 personnes issues du milieu juridique devraient se retrouver le 7 septembre, à 8h30, à la chapelle du Sacré-Coeur de la basilique Notre-Dame. Monseigneur Christian Lépine, archevêque de Montréal, va officier la messe.

Cette date concorde avec la rentrée des tribunaux. durant laquelle plusieurs juges des différents tribunaux font une allocution. Un événement qui sera donc précédé par cette messe Rouge. Rouge pour « la couleur de la toge d’apparat que portaient les membres du Parlement qui assistaient à cette messe car à l’époque, ils rendaient aussi la justice. Il n’y avait pas de séparation des pouvoirs comme aujourd’hui », rapporte l’Honorable André Prévost, juge à la Cour supérieure et responsable du comité organisateur.

Si à l’origine, la messe Rouge plus connue sous le nom de messe du St-Esprit, était un rituel symbolique de soumission de la justice civile envers les représentants de la « justice divine », le juge Prévost assure que ce n’est plus le cas aujourd’hui.

« Il s’agit plutôt de profiter d’un temps de réflexion sur la justice, sur le sens de notre travail d’avocat et de juge, sur notre rôle dans la société. Actuellement, nous sommes tellement sollicités que nous n’avons plus le temps de faire un peu d’introspection, de trouver un moment de calme. La messe Rouge est l’occasion d’y remédier ».

L’homélie aura pour thème celui de la rentrée des tribunaux et les lectures choisies sont en rapport avec la justice.

Le juge Prévost, qui se dit catholique « sans complexe », rappelle cependant que justice divine et justice civile sont séparées depuis longtemps. « Jamais je ne me base sur des textes religieux pour prendre des décisions juridiques », dit-il de but en blanc.

D’ailleurs, il assure que les avocats de toutes les confessions sont conviés. À Toronto, cet événement est œcuménique et réunit un prêtre, un imam et un rabbin. « Nous avons tenté de lancer ça ici, mais il n’y avait pas trop d’intérêt », explique le juge Prévost qui se félicite de voir à nouveau les plus jeunes assister à cette cérémonie.

L’événement est ouvert à tous, peu importe la confession, jeudi 7 septembre, de 8h30 à 9h30.