Un avocat d’expérience rejoint LCM

Me Olivier Fraticelli a décidé de quitter son « bébé », le cabinet Fraticelli Provost, qui s'est joint à Langlois, pour rejoindre plutôt le cabinet boutique LCM.

« Lorsque j'ai fondé le cabinet en 1996, à l'époque appelé Fraticelli et associés, je voulais créer un cabinet boutique. J'ai plus l'âme, le coeur et l'esprit à une petite structure. Dans le contexte de fusion avec Langlois, j'ai tout de suite dit à mon partenaire, Richard Provost qui s'est joint à moi en 2004, que je ne le suivrai pas dans cette démarche », explique la nouvelle recrue de LCM Avocats.

Une décision difficile

C'est donc rempli de tristesse que Me Fraticelli a dû se séparer de son assistante avec laquelle il avait travaillé 29 ans, et de sa parajuriste, qui l'a aidé pendant un quart de siècle.

« Ça me rend triste de tourner cette page, pas parce que le nom de Fraticelli se perd, mais parce que c'est une relation que j'ai tissée avec de nombreuses personnes qui se termine. Sur le plan humain, c'est difficile », confie-t-il.

Par ailleurs, il se trouvait en situation de conflit d'intérêts avec Langlois sur de nombreux dossiers d'envergure, notamment deux dossiers de litige en construction.

Son choix s'est alors porté sur le cabinet boutique LCM, au centre-ville de Montréal, où il a été introduit notamment grâce à son ami, Bernard Amyot.

« Je n'ai pas magasiné et il faut dire que LCM est un cabinet dont les valeurs me rejoignent. Je cherchais l'esprit de famille caractéristique des cabinets boutiques », dit-il.

Peu attiré par les gros cabinets, Olivier Fraticelli leur trouve un « caractère un peu impersonnel ». « Sans compter une certaine lourdeur administrative… Les gens ne se parlent pas vraiment et font tout par courriel, je préfère traiter avec les gens directement. Cela n'enlève rien à leur bon travail évidemment », poursuit l'avocat de 63 ans.

Il en a pourtant connu quelques-uns en 32 ans de carrière. Notamment Lafleur Brown, dans les années 90, qui s’est fusionnée avec Gowlings WLG.

Un Français au Canada

Français d'origine, Me Fraticelli est membre du Barreau de Paris depuis 1981 et a obtenu une licence (équivalent du bac) et une maîtrise en droit à l'Université de Nice. En 1979, alors qu'il se destinait à une carrière en droit international, il a décidé d'aller au Québec pour faire une maîtrise de droit comparé à l'Université de McGill.

« En plus, à cette époque, le milieu du droit était très bouché, surtout à Nice et de toute façon, je voulais obtenir un diplôme à l'étranger, en Amérique du Nord », précise-t-il.

Tout juste arrivé au Québec, Me Fraticelli a donc été à l’Université McGill pour sa maîtrise, puis à l’Université d’Ottawa pour son bac en droit. En 1980, il a travaillé à titre d’étudiant au cabinet Lavery O’Brien et de 1981 à 1984, au cabinet Clark Woods. Il a ensuite été assermenté en 1985 au Barreau du Québec.

De 1985 à 1994, il a travaillé cette fois en tant qu’avocat au cabinet Clark Woods, puis de 1994 à 1996 chez Lafleur Brown. C’est après qu’il a fondé son propre cabinet. Sa spécialité est le litige, notamment en responsabilité professionnelle, en construction et en assurance.

« La France me manque parfois, sur le plan personnel, mais j’y retourne souvent. Professionnellement en revanche, je suis mieux ici. Le rôle de l’avocat en Amérique du Nord est plus prépondérant qu’en France, il est beaucoup plus actif, car la procédure est de type accusatoire, contrairement en France où la procédure est de type inquisitoire », dit-il.

Me Fraticelli n’est donc pas près de revoir les plages de galets niçoises...