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Un café plutôt qu'une toge!

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éric Martel

2018-09-28 15:00:00

Cet ancien avocat a tout abandonné pour devenir barista… et il ne regrette rien!
Jean-François Leduc ne regrettera jamais d’avoir quitté le droit
Jean-François Leduc ne regrettera jamais d’avoir quitté le droit
Aujourd’hui propriétaire du café Saint-Henri, premier café micro torréfacteur du Québec ouvert en 2011, Jean-François Leduc ne regrettera jamais d’avoir quitté le droit.

Il faut dire que l’homme d’affaires n’avait pas vraiment le goût de devenir avocat et rêvait depuis longtemps d’ouvrir son propre établissement.

En 2002, après un baccalauréat en droit à l’Université de Montréal et des stages au bureau international du droit de l’enfant à Montréal et à l’organisation internationale du droit de développement à Rome, il réalise qu’il n’aime pas la matière.

«J’imagine que ce sont des stages intéressants quand l’on veut percer en droit. Ce n’était pas mon cas. Impossible de me confiner dans un bureau, entre quatre murs pendant plus de 3 heures.»

Après s’être informé du prix élevé pour obtenir une franchise d’un Second Cup ou d’un Starbucks, il met toutefois son rêve d’ouvrir un café en veilleuse, et décide plutôt de s’accrocher à son intention initiale de poursuivre sa carrière d’avocat.

« Bien sûr, il y avait de la perspicacité de la part de mon entourage, mais d’un autre côté, tu ne peux pas faire un travail que tu n’aimes pas à 25 ans. »

Alors, à la suite de cinq mois passés dans un petit cabinet privé, il en a assez : il abandonne tout et devient barista. Pour la première fois, il a la chance de servir la clientèle et d’utiliser ses mains au boulot. C’est le coup de foudre.

Sauter d’une falaise

«L'entrepreneuriat, c’est sauter en bas d’une falaise et construire son parachute en chemin», explique-t-il en entrevue avec Droit-inc.

Ce cliché, Jean-François Leduc l’a détesté dès ses premiers pas en entrepreneuriat, quand il ouvre les portes de son premier café, le Caffé in Gamba en 2007. À l’époque, il importe le café de spécialité, très populaire sur la côte ouest-américaine, à Montréal. Et à l’heure d’écrire ces lignes, il détient encore le monopole en la matière dans la région.

Le jeune homme n’a ni famille ni emploi d’importance : tout ce qu’il a à perdre, c’est sa mise de fonds initiale personnelle, en plus de l’aide financière de son grand-père, de son oncle et de la banque.

«Tout ce que j’avais à accepter, c’était de travailler le double du temps pour encaisser la moitié de mon revenu habituel.»

Simultanément, il entame un partenariat avec une coopérative qui l’approvisionne en grains. C’est auprès d’elle, et lors de voyages aux États-Unis, qu’il affine ses connaissances en café.

Quatre ans plus tard…

En 2011, Jean-François Leduc entame un nouveau chapitre de sa vie d’entrepreneur.

Après des démarches interminables auprès d’une panoplie de banques et des investissements massifs en machinerie spécialisée, il inaugure le café St-Henri, première microtorréfaction de Montréal.

« Les gens ont une curiosité particulière pour les bières et le vin de différents goûts. J’étais convaincu que cette curiosité se transposerait rapidement au café. Je ne crois pas m’être trompé! »

Il est aujourd’hui propriétaire du café Saint-Henri, premier café micro torréfacteur du Québec
Il est aujourd’hui propriétaire du café Saint-Henri, premier café micro torréfacteur du Québec
Rapidement, ses succès prennent de l’ampleur, alors qu’il ouvre six cafés à Montréal et un à Québec. En plus de servir ses clients au comptoir, Café Saint-Henri vend ses grains en succursale ainsi que sur le web et offre divers cours liés à la confection du café.

Le torréfacteur assure que son entreprise se démarque par sa transparence, alors que ses produits arborent l’identité de producteurs qu’il se déplace fréquemment pour rencontrer. En limitant son nombre d’intermédiaires et en offrant des contenants compostable à ses clients, il croit bien faire sa part pour la planète.

Finalement, les valeurs de Jean-François Leduc n’ont jamais changé, sachant qu’il avait démarré sa carrière en droit pour défendre des causes environnementales et contribuer au développement durable.

« Aujourd’hui, je suis certain que je contribue beaucoup plus au bien être de notre terre dans mon café que si j’étais installé au trentième étage d’une tour d’une organisation internationale à New York. »

Et maintenant?

L’entrepreneur assure qu’au moment d’écrire ces lignes, une multitude de projets - certains conventionnels, d’autres plus loufoques - se bousculent dans sa tête.

« Mais je ne veux pas les dévoiler. Avec tous les cafés qui se disent micro-torréfacteur depuis mon entrée sur le marché, j’ai peur d’être copié! »

Et quand il entend des avocats postés de l’autre côté de son comptoir envier sa vie professionnelle qui semble si paisible, il ne peut s’empêcher de leur rappeler la réalité...

« Si on divisait mes revenus par le nombre d’heures que j’ai donné pour mes entreprises, mon taux horaire serait médiocre. »

D’ailleurs, l’entrepreneur écarte tout retour dans sa toge d’avocat. En fait, il n’attribue aucune part de ses récents succès à ses apprentissages obtenus dans le monde du droit.

« Il y a une préconception qu’étudier en droit ouvre toutes les portes. À moins d’avoir pratiqué dans le domaine du droit des affaires pendant 10 ans, tes connaissances ne te serviront à rien en entrepreneuriat.»
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