Deux avocats de Montréal radiés!
Diane Poupeau
2019-03-22 10:15:00
Me Villiard a écopé de cinq mois de suspension à compter du 22 décembre dernier. Selon la décision du Conseil de discipline, l'avocat s'est rendu coupable, à plusieurs reprises, de conflit d'intérêt lorsqu’il exerçait sa profession à Laval et Montréal.
Me Villiard, qui compte une trentaine d'année d'expérience, aurait notamment, alors qu'il était associé chez Lavery, fourni un avis juridique à une cliente au sujet de la résiliation d’un contrat de location qu’elle avait conclu avec une autre cliente du bureau, dont le dossier, alors actif à ce cabinet, concernait l’application du même contrat.
On peut lire dans la décision que Luc Villiard a reconnu que cette situation a été rendue possible par le fait que lors de l’ouverture des dossiers, il n'avait pas rempli les fiches d’ouverture en entier. Or, ces fiches permettent notamment aux avocats de déclarer un éventuel conflit d'intérêt.
Il a également admis avoir manqué à ses devoirs et obligations envers ses associés en ne les informant pas qu’il se plaçait volontairement dans des situations de conflits d’intérêts.
Négligences en série
Me Labbé, qui exerçait à Montréal, a pour sa part reçu une radiation de quatre mois à compter du 11 décembre dernier.
Elle a été reconnue coupable d'avoir fait preuve de négligence et d'avoir manqué à ses devoirs de compétence, de diligence, de disponibilité et de prudence envers une cliente en négligeant de produire une inscription pour enquête et audition au mérite dans les délais dans le cadre d'une procédure de divorce.
Cette négligence avait conduit au désistement réputé de la demande. Un désistement dont l'avocate n'avait d'ailleurs pas informé sa cliente.
Le conseil de discipline a également reconnu Me Labbé coupable d'avoir faussement laissé croire à sa cliente qu’elle faisait tout le nécessaire afin d’obtenir un jugement de divorce dans son dossier, « alors que c’était faux et malgré son engagement à le faire ».
L'avocate justifiait ces agissement par la négligence d'un huissier à qui elle avait donné le mandat verbal de produire l’inscription. Le conseil n'a pas retenu cette justification.
Par ailleurs, l'avocate a reçu une journée de radiation pour n'avoir pas répondu aux demandes du Service de l’inspection professionnelle du Barreau du Québec.