Mondialisés et à votre service!
Daphnée Hacker-B.
2015-07-17 14:20:00
Ces employés ne travaillent pas chacun de leur côté en s’échangeant quelques courriels platoniques, comme c’est le cas dans de nombreuses entreprises internationales. « Si on exclut le décalage horaire, on a l’impression de travailler les uns à côté des autres », affirme Jean-Philippe Lejeune.
Un système informatique central à tous les bureaux permet à chacun de voir qui est au travail, facilitant les discussions ou réunions spontanées. Le système téléphonique vise aussi à faire tomber les frontières géographiques : aucun interurbain à composer pour joindre son collègue en Inde ou en Italie, seulement un numéro à quatre chiffres. Des détails qui peuvent paraître anodins, mais qui permettent d’organiser rapidement des missions complexes.
Mandats globaux pour entreprises globales
Les trois jeunes hommes effectuent des mandats diversifiés (notamment juricomptabilité, évaluation d’entreprise, finance corporative) qui les mènent parfois très loin. En entrevue avec Droit-inc, Guillaume Lafrance raconte qu’il est rentré la veille d’un séjour au Ghana, où il devait retracer les fraudes effectuées par deux employés d’une grande société franco-africaine avec son collègue Alain David.
Quelques mois plus tôt, Jean-Philippe Lejeune se rendait pour sa part au Brésil pour assister une multinationale à la suite de l’acquisition d’une autre grande société. Celle-ci voulait effectuer un détourage comptable et financier et en faire une entité présentable aux acheteurs. Ils ont ensuite reproduit cette transaction dans 14 pays. « Même s’il s’agit de la même entreprise, les façons de faire changent d’un pays à l’autre. D’où la pertinence d’avoir des employés qui travaillent ensemble, et qui peuvent apporter la saveur locale nécessaire aux opérations », fait valoir M. Lejeune.
Pour sa part, Thomas Régnier a récemment été en Angleterre pour soutenir ses collègues européens, responsables de départir une compagnie canadienne de ses filiales britanniques. « Quand on rentre chez Accuracy, on comprend bien qu’il faut être prêt à partir n’importe quand, et être capable de travailler avec des équipes ultraspécialisées qui sont formées en quelques jours à peine », soutient-il.
« Team building » et « boot camp » au menu
Pour s’assurer que les quelque 250 employés tissent des liens malgré la distance qui les sépare, Accuracy organise deux fois par année des séminaires… dans les bois ! Au Portugal, en France, en Espagne ou ailleurs, chaque année, les destinations changent. Munies de boussoles, les petites équipes improvisées doivent s’orienter et effectuer des missions très physiques durant de longues journées. « On tisse des liens forts, on apprend à se connaître, ça facilite beaucoup le travail par la suite, on sait vers qui se tourner lorsqu’on se retrouve avec un dossier spécifique », remarque M. Lafrance
Pour leur part, les « petits nouveaux » ne sont pas en reste, plongés dans un « boot camp » de deux semaines. « Ça frôle l’entraînement militaire… version comptable ! » lance en riant Thomas Régnier, qui a joint la firme en 2014. En plus de formations techniques très pointues, les nouveaux sont immergés dans des simulations de missions, des activités qui assurent à tout coup de développer une complicité.
Avis aux avocats intéressés
Avec une croissance annuelle de 30 %, Accuracy Canada compte bien continuer d'agrandir son équipe, ajoute M. Régnier. « Nous voulons des personnes avec des spécialités diverses, tels que des avocats, des ingénieurs et des financiers, cela permet d’apporter une autre vision sur les dossiers, c’est une valeur ajoutée qui paye. »
Dans l’équipe montréalaise se trouve déjà un avocat, Me Jérémie De Serres et une avocate, Me Anne-Marie Bélanger, qui est aussi juricomptable. « Sa lecture juridique des enjeux est très pertinente, sans parler de sa facilité à identifier les termes exacts à utiliser pour des documents destinés à la Cour », observe-t-il.
Conseil aux avocats intéressés ? « Attention, on ne prend que la crème de la crème ! », lance Jean-Philippe Lejeune. Le recrutement est très serré, souligne-t-il, seulement 5% des candidats retenus…