Ce que j’aurais voulu savoir avant d’étudier en droit…
Marie-Ève Buisson
2024-04-11 15:00:56
Une avocate partage ses réflexions sur son parcours académique, offrant ainsi de précieux conseils aux étudiants en droit…
Chloé Fauchon est une avocate travaillant depuis plus de 10 ans chez Lavery. À Droit-Inc, elle raconte ce qu’elle aurait voulu savoir avant d’étudier en droit.
Santé mentale
D'emblée, l’avocate souligne l’importance de la santé mentale, un aspect souvent négligé lors des études juridiques.
« J’aurais voulu savoir que j’allais être en détresse psychologique tout au long de mes études », confie-t-elle.
Elle avoue avoir été confrontée à une anxiété de performance qu’elle aurait souhaité adresser plus tôt.
« Parler avec un professionnel de la santé aurait été bénéfique. J’aurais étudié d’une façon plus saine » admet-elle, regrettant de ne pas l’avoir fait.
Selon elle, prendre soin de sa santé mentale est essentiel pour réussir, non seulement à l’École du Barreau, mais aussi plus tard, dans la pratique en cabinet privé.
Formation
Chloé Fauchon exprime certains regrets quant à ses choix académiques. Elle aurait aimé suivre davantage de cours stimulant la pensée critique tels que l’analyse féministe du droit, l’analyse économique du droit, la sociologie du droit et l’histoire du droit public.
« Dans mon parcours universitaire, il y a certains cours qui m’intéressaient, mais que je n’ai pas choisi parce qu’ils n’étaient pas destinés à me préparer à l’École du Barreau », explique-t-elle.
Selon elle, ces cours en question lui aurait été utile aujourd’hui,
« J'aurais dû saisir ces opportunités », affirme-t-elle, encourageant les étudiants à suivre leur instinct et à explorer divers domaines du droit.
Confiance en soi
Sur un plan plus personnel, Me Fauchon regrette de ne pas avoir eu une meilleure confiance en elle durant ses études.
« J’aurais aimé savoir qu’il ne faut pas essayer d’être tout, d’aller partout et de devenir expert dans tout », pointe-t-elle.
Elle rappelle qu’il faut d’abord et avant tout se concentrer sur ses forces et intérêts. « Notre expertise ne se forge pas uniquement sur les bancs d'école, mais aussi en stage, en projet et en interaction avec les clients », souligne-t-elle.
Plongée dans ses incertitudes, Me Fauchon avoue avoir appliqué à d’autres programmes pendant son baccalauréat en droit. Avec le recul, elle sait qu’elle a fait le bon choix en restant en droit, ce qui lui a permis « d'assouvir sa curiosité intellectuelle et de comprendre le fonctionnement de la société ».
Des outils précieux
Me Fauchon aurait aimé savoir que le droit allait lui permettre de développer une capacité à argumenter, non seulement en droit, mais aussi lors de la défendre des causes qui lui tiennent à cœur.
« Comprendre le système juridique est un atout pour avancer des causes », conclut-elle, souhaitant que cette prise de conscience puisse réconforter et motiver les étudiants dans leur parcours.
Si elle avait su que la capacité d’argumenter allait lui servir dans sa vie de tous les jours, cela l’aurait « réconforté » dans son choix de carrière.
« J’aurais davantage savouré le moment de mes études », avoue-t-elle.
Ne pas devenir avocat est un bon point de départ pour cheminer vers le bonheur.