Le commissaire redonne

L'équipe Droit-Inc
2011-11-21 11:15:00
Puisque la Commission a pris la décision de ne parler aux médias que par l’entremise de son agente de communication, Roderick Macdonald mesure chaque mot qui sort de sa bouche. « Il faut éviter toute discussion sur la commission, il y aura une conférence de presse plus tard, mais l’Université d’Ottawa n’est pas un média ordinaire alors je devrais pouvoir parler un peu », confie-t-il.

D’ailleurs, c’est à Ottawa qu'il a développé son attachement pour le droit civil. « À l’époque, j’aimais particulièrement le droit des personnes et de la famille. Le cours était donné dans le style classique de droit civil et ayant été exposé exclusivement à la méthode “socratique” dans mes études précédentes, c’était fascinant de constater le contraste enrichissant d’un autre mode de pédagogie », se remémore le professeur qui enseigne le droit des sûretés depuis 1978.
Le mandat de commissaire ne sera pas de tout repos, mais Roderick Macdonald est habitué à ce genre d’exercice. « J’entreprends le travail avec humilité. Un de mes meilleurs souvenirs d’Ottawa, c’était justement d’avoir la chance de faire la connaissance de copains de classe engagés socialement et politiquement durant leurs études. Les professeurs encourageaient l’engagement social, alors c’est naturel pour moi de redonner ma contribution », observe celui qui recevra sous peu le prix d’excellence en pédagogie de l’Université McGill pour sa carrière de professeur.

Le vice-doyen aux études Charles-Maxime Panaccio a connu M. Macdonald comme professeur pendant son baccalauréat à l’Université McGill. Il est catégorique à propos du nouveau commissaire. « C’est une personnalité plus grande que nature. Il est clairement un des principaux leaders intellectuels des 30 dernières années. Par son éthique de travail exceptionnelle et sa curiosité hors norme, une chose est certaine. Il ne s’en fera pas passer. J’ai lu qu’il prendra un point de vue orienté vers l’avenir plutôt qu’octroyer des blâmes aux acteurs actuels », explique M. Panaccio.
La vice-doyenne à la recherche Pascale Fournier rappelle que M. Macdonald est un pilier en matière d’accessibilité à la justice et de réforme du droit. « C’est un des fondateurs de la pensée du pluralisme juridique. Il est une source d’inspiration extraordinaire parce que le droit doit servir les citoyen(ne)s avant tout. Il nous enseignait à décentraliser le droit et à penser aux autres acteurs sociaux », témoigne Pascale Fournier.
À 63 ans, M. Macdonald est encore en bonne forme, mais il considère sage de prendre sa retraite à 65 ans. Laisser le poste de professeur à un plus jeune fait partie de sa contribution et de son dévouement envers la société. « Je sens que j’ai le devoir de prendre ma retraite pour laisser la place, mais j’espère continuer d’enseigner encore un bon bout de temps à titre de chargé de cours », confirme-t-il.
Note: cet article a été publié sur le site de la Faculté de droit de l'université d’Ottawa; il est reproduit ici l'autorisation.