L’exil heureux

En dehors du travail administratif relié au traitement des dossiers, les deux stagiaires Mariella Montplaisir (LL.L 2010) et Andreea Crisan (étudiante au programme coop) ont rapidement dû se familiariser avec le système juridique américain afin de collaborer avec le juge dans ses diverses tâches. Elles adorent l’expérience, claironnent-elles en cœur.

« C’est une chance extraordinaire d’apprendre comment se prennent les décisions et ce qui se passe derrière le rideau », raconte Andreea.

Le juge Lebovits garde d’excellents souvenirs de son passage à Ottawa et entretient de bonnes relations avec l’Université. Depuis l’automne 2007, le juge offre la possibilité, à quelques étudiants, de se joindre à lui l’espace d’un semestre pour vivre l’expérience new-yorkaise.

Les stagiaires ont eu l’occasion d’observer plusieurs séances d’arbitrage à la Cour des petites créances de 5000 $ ou moins. Lors de ces séances, Mariella qui a terminé le programme national à l’Université d’Ottawa a pu apprécier des notions propres à la common law. En Cour criminelle, Andreea a suivi un avocat de la défense lorsque celui-ci procédait à l’interrogatoire d’un prévenu. Les stagiaires ont également eu l’opportunité d’assister à certains cours et conférences donnés par le Juge.

Le juge Lebovits enseigne dans trois facultés de droit. Fort occupé par ses diverses tâches, le juge prend tout de même le temps de partager son expérience (acquise notamment durant ses neuf années passées sur le banc de la Cour civile de New York, division du logement) et de bien expliquer toutes les étapes de son raisonnement.

« Il nous questionne parfois sur notre appréciation de la crédibilité des témoins, et il nous arrive d’observer que la loi entraîne des situations injustes dans la réalité », expliquent les stagiaires.

Le juge est fort impressionné par la qualité du travail des étudiantes canadiennes.

« Il considère que les étudiants de l’Université d’Ottawa sont très ouverts d’esprit et que notre profil international et polyvalent nous avantage », explique Mariella qui a fait un échange à Barcelone alors qu’Andreea était en Australie l’hiver dernier.

D’ici la fin du stage dans le temps des fêtes, Andreea et Mariella profitent des activités et avantages de la grande ville. La première habite près de time square et la deuxième dans le quartier financier. À 2000 $ par mois par personne pour se loger, les économies fondent à vue d’œil et le marché locatif d’Ottawa semble alors être une aubaine.

Même si elles doivent revenir pour terminer leurs études, elles souhaitent retourner pour passer le Barreau de l’état de New York. Il y a une trentaine d’années, M. le juge Lebovits a établi un précédent en étant accepté avec la licence en droit civil, sans diplôme de common law.

Andreea se dit encore ouverte à toutes les possibilités, mais Mariella entend travailler en droit commercial. Pour devenir stagiaire du juge Lebovits, il faut donc non seulement être déterminé à travailler, mais être prêt à le faire le soir, alors qu’il siège de 17 h à 1 h du matin. Le dimanche, le quart de travail se termine à 23 h.

La gestionnaire du Centre de développement professionel, Sochetra Nget, en sait plus sur la possibilité de stage auprès du juge Lebovits.


Note: cet article a été publié sur le site de la Faculté de droit de l'université d’Ottawa; il est reproduit ici l'autorisation.