L’UQAM privée de 5 à 7

Natacha Mignon
2010-03-03 14:50:00
Je commençais par interroger Gowlings, premier exposé à la critique.
« Oui, c’est vrai, nous n’avons pas fait de 5 à 7 à l’UQAM, me dit Martine Guimond, associée responsable du recrutement. Ce n’est pas par manque d’intérêt pour les étudiants de l’UQAM, mais cela reflète une réalité du marché québécois. Les CV que je reçois proviennent pour la plupart de l’UdeM ou de McGill, peu de l’UQAM. Nous ne pouvons qu’organiser un nombre limité d’événements par an, alors on a choisi les universités où nous avons le plus de candidats. »
Gowlings visé au premier chef est en réalité la partie immergée de l’iceberg, puisqu’aucun cabinet n’a accepté de commanditer pareils événements pendant la présente course aux stages.
« J’ai contacté les dix plus gros cabinets de la place, à plusieurs reprises pendant l’été 2009, pour qu’ils organisent un 5 à 7 à l’UQAM, tous m’ont répondu par la négative sans me donner d’explications, dit Mathieu Huchette, coordinateur aux affaires externes de l’association des étudiants en droit. Lavery était venu l’année dernière, ils n’ont pas souhaité revenir cette année. »
Pour cet étudiant, les préjugés contre l’UQAM ont la dent dure et la faculté est toujours mal perçue par certains cabinets.
Les cabinets s’en défendent haut et fort, mais on sent que la question dérange. Aucun, hormis Gowlings et Fasken Martineau, parmi ceux que nous avons contactés, n’ont voulu s’expliquer sur les raisons pour lesquelles ils n’ont pas commandité de 5 à 7 à l’UQAM.
Chez Fasken Martineau, la réputation de l’UQAM n’est pas en jeu. C’est un choix historique qui explique que le cabinet ait seulement été présent aux journées carrières, mais n’ait pas organisé de 5 à 7, m’a expliqué Me Catherine Isabelle, associée responsable du recrutement.
Une situation qui tranche avec McGill et l’Université de Montréal qui ont chacune attiré plus d’une dizaine de cabinets.
D’après le calendrier des événements de l’association des étudiants en droit de l’Université de Montréal, les étudiants de cette faculté ont, depuis novembre dernier, été invités ou reçu les cabinets suivants : Osler, Heenan Blaikie, McMillan, Gowlings, Lavery, Miller, Ogilvy Renault, FMC, BCF, Blakes, Fasken Martineau pour des 5 à 7 ou des événements similaires.
Même agenda chargé à McGill « Nous en sommes à douze ou treize 5 à 7 organisés ici. On a eu des cadeaux en abondance, je ne les prends même plus », me confiait récemment un étudiant de la rue Peel sous couvert d’anonymat.
Voilà que ça fanfaronne du coté des étudiants les mieux lotis, pas à l’UQAM.
« C’est dommage de ne pas avoir cette occasion de discuter avec les bureaux qui nous intéresse, dit Alexandre Tremblay-Michaud, étudiant en deuxième année de droit à l’UQAM. Pour autant, je comprends que ce soit moins avantageux pour les bureaux de se déplacer à l’UQAM puisque nous sommes moins nombreux à faire la course aux stages. »
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