Stage et cours : recette gagnante pour étudiants ?

Agnès Rossignol
2014-10-16 15:00:00
L’Université de Sherbrooke a compris l’importance de bien préparer les futurs bacheliers au marché du travail, de plus en plus compétitif. Elle a créé en 2005 le programme baccalauréat en droit - régime coopératif (baccalauréat coopératif), unique au Québec.
Divisé en neuf sessions d’études sur trois ans, le programme comporte trois stages à temps complet d’une durée approximative de 15 semaines, en alternance avec les cours théoriques. Deux autres programmes sont aussi proposés : baccalauréat en droit avec MBA et du bac-maîtrise en droit et sciences de la vie.

Une expérience de terrain
Le choix des stages est libre. Les étudiants peuvent les effectuer au sein de cabinets d’avocats, dans la fonction publique ou en entreprise comme Via rail, Rio Tinto, ArcelorMittal.
Ils bénéficient d'un accompagnement de la faculté tout au long du processus. Certains postes sont affichés mais les étudiants peuvent aussi faire leurs propres démarches. « Le service est très facile, on a juste à appliquer, monter un cv et se présenter à l'entrevue », lance Kelly Plamondon, Droit-MBA qui a fait son stage du Barreau chez BCF et y travaille actuellement comme avocate en litige.

Les étudiants ont le choix d’effectuer leurs trois stages au sein de la même entreprise ou de changer d’employeur et doivent rédiger un rapport à la fin de leur expérience professionnelle.
Depuis 2010, le département des ressources humaines de la compagnie GardaWorld a accueilli une dizaine d’étudiants. « Le stagiaire apporte un support juridique, effectue des recherches; il assiste à des audiences et donnent des conférences sur la jurisprudence récente : c’est une belle expérience pour apprendre à vulgariser des termes juridiques et à parler en public », explique Me Mathieu Duceppe, avocat au département en santé et sécurité au travail à Montréal.
La pratique au service de la théorie

Ces expériences pratiques les aident aussi à déterminer leurs intérêts pour un domaine de pratique. C’est le cas de Charles-Étienne Bélanger, étudiant en troisième année au baccalauréat-coopératif, qui a effectué son premier stage dans un contentieux municipal et le deuxième au ministère de la Justice du Québec. « J’ai confirmé mon intérêt pour l'appareil public et j'ai pu identifier des domaines plus précis comme le droit pénal et criminel ».
Bien que ses stages variés lui ont permis de déterminer son souhait de travailler en pratique privée, tout comme sa collègue Kelly Plamondon, Mikael Lamontagne, avocat chez BCF en litige à Québec, est content d'être aller explorer d'autres organisations. Au programme Droit-coopératif, il a effectué son premier stage dans un grand cabinet de Québec où il a découvert le litige civil et commercial, le deuxième chez Enerkem à Montréal et le troisième à La Financière Agricole.

Mieux se préparer au monde du travail
Le programme nécessite et développe une bonne capacité d’adaptation: les étudiants doivent jongler entre les cours, les séances de préparation de cv et les entrevues pendant les examens. Ils peuvent être amenés à déménager jusqu'à six fois pendant leur parcours pour effectuer des stages en dehors de Sherbrooke.

Pour Mikael Lamontagne et Kelly Plamondon, les multiples entrevues professionnelles qu’ils ont passées les ont aidées à décrocher leur stage chez BCF. « Je savais comment me comporter et me vendre et dire pourquoi j’étais intéressé par le litige car j’en avais fait. J’étais finalement plus crédible », explique l’étudiant.
L’apprentissage du « savoir-être en milieu de travail » et la compréhension des relations de travail et de la hiérarchie est précieux, souligne l'étudiante.