Carrière et Formation

Party de Noël: attention, ça glisse!

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Marie Pâris

2013-12-16 15:00:00

La soirée de fin d’année du cabinet, c’est l’occasion de boire un coup et de rigoler entre collègues. Mais aussi, pour certains, l’occasion de faire de (gros) dérapages…
Me André Royer, avocat en droit de l'emploi et chef du groupe Droit du travail chez BLG
Me André Royer, avocat en droit de l'emploi et chef du groupe Droit du travail chez BLG
«Même si le party de Noël se passe hors du lieu et du temps de travail, c’est une soirée qui reste liée au travail», insiste Me André Royer.

Avocat en droit de l’emploi et chef du groupe Droit du travail chez Borden Ladner Gervais, il s’est occupé pendant plusieurs années de l’organisation du party de Noël du cabinet en tant que chef du comité social. Et il a quelques petits conseils à donner à ce sujet, autant pour les employés que pour l’employeur.

«Cette soirée vise à la fois à récompenser les salariés et à créer un sentiment d’appartenance. Mais dès qu’il y a de l’alcool, les comportements sont altérés, les barrières tombent… Et c’est là que les écarts de conduite peuvent arriver», raconte l’avocat.

Selon lui, ces dérapages se classent en général dans deux catégories: les flirts et le harcèlement sexuel, et les altercations physiques ou verbales entre employés. Parfois même avec le patron.

Poster sur Facebook et vider son sac

Le profil-type de celui qui doit se méfier du party de Noël? «Celui qui boit sans modération. De l’alcool plus une personne un peu gênée qui veut se décoincer, ça donne un cocktail explosif...»

À retenir: ce n’est pas une soirée où l’on peut se laisser aller. Et ce n’est pas non plus l’occasion d’une thérapie de groupe, où on va dire aux autres ce qu’on pense d’eux, où on balance son ressentiment envers un collègue ou un supérieur (cas classique).

Avec les réseaux sociaux, il y a un nouveau genre de dérapage: prendre ses collègues en photos dans des situations embarrassantes (la cravate autour de la tête, en pleine pole-dance sur le bar…), et les poster sans leur autorisation sur Internet.

«Une fois que vos collègues ou clients vous ont vu sous ce mauvais jour, l’image va rester, votre réputation est marquée», explique l’avocat.

«Les obligations de l’employeur demeurent»

Non, ce n’est pas une soirée où l’on peut se laisser aller!
Non, ce n’est pas une soirée où l’on peut se laisser aller!
Bref, organiser un party de Noël en cadrant ce type de comportement et en permettant quand même aux gens de passer un bon moment demande un sacré travail - et c’est une grosse responsabilité pour l’entreprise.

«Les obligations de l’employeur demeurent: il doit préserver la santé et la sécurité de ses salariés», explique Me Royer. Il suggère quelques bonnes idées:

- décourager les employés de prendre la voiture pour rentrer, en leur proposant des coupons de taxi, en faisant appel à un service de raccompagnement (Nez Rouge, par exemple), en envoyant un courriel pour inciter au covoiturage, en récupérant les clés de voiture à l’entrée…;

- fermer le bar après une certaine heure, ou modérer les quantités consommées au moyen de tickets, par exemple;

- prévoir une personne d’autorité (associé, cadre) pour surveiller la soirée et intervenir en cas de dérapage - voire une équipe d’intervention pour les gros partys;

- envoyer avant la soirée un mémo rappelant la politique anti-hacrèlement du cabinet, l’interdiction formelle de publier sur les réseaux sociaux sans le consentement de la personne, etc.

Mais si on a tous entendu des anecdotes drôles (ou pas) sur des dérapages de partys de Noël, ces soirées restent l’occasion de passer du bon temps entre collègues, alors profitez-en! Chez BLG, il n’y a (encore) jamais eu d’écarts de conduite lors de la soirée, assure Me Royer.

Et pour garder votre réputation intacte et éviter de terminer la soirée en vomissant sur votre boss, suivez son conseil: «Gardez un certain décorum...»
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