Du litige, de la passion et des mentors!
Emeline Magnier
2015-11-03 15:00:00
Elle pratique en litige civil et commercial et responsabilité professionnelle. Me Brochu représente des compagnies d'assurance et des fonds d'assurance de responsabilité professionnelle.
Droit-inc : Qu'est ce qui vous a conduit à la pratique du droit ?
Me Gabrielle Brochu : Depuis l'enfance, j'ai toujours été intéressée par plusieurs choses donc quand est venu le temps de choisir ça n'a pas été facile. Je voulais être journaliste pour un magazine comme Geo et voyager. Mon père est un ami de Anne-Marie Dussault, et elle m'a recommandée d'aller chercher une formation solide comme le droit ou la science politique. J'ai choisi le droit et je suis tombée en amour ! Je me suis rendue compte de l'importance que le droit avait dans nos vies quotidiennes. Après le bac, je me suis inscrite au Barreau pour compléter la formation et c'est pendant le stage que j'ai réalisé les possibilités qu'offrait la profession d'avocat. Le droit est venu me chercher.
Pourquoi avez-vous choisi de vous diriger en litige ?
J'ai fait mon stage chez Heenan Blaikie à Québec en droit commercial, droit du travail et litige et j'y suis ensuite restée pendant cinq ans comme avocate. J'ai rapidement été passionnée par le litige. Pendant mon stage, j'ai eu la chance de plaider un procès de trois jours en défense pour un plombier à la suite de dégâts dans une résidence et j'ai gagné ! À partir de là, j'ai su que je voulais représenter des gens et résoudre leurs problèmes. Chaque dossier est une occasion d'en apprendre davantage sur l'industrie du client qu'on ne connaîtrait pas autrement. Il faut ensuite établir une stratégie, s'asseoir et réfléchir avec le client, c'est très stimulant. Il n'y a pas un matin où je me lève et je me dis que je vais m'ennuyer.
Votre parcours a été jalonné de belles rencontres. Racontez nous…
J'ai eu la chance d'avoir plusieurs mentors. Chez Heenan Blaikie, Daniel Dumais, devenu ensuite juge à la Cour supérieure, m'a beaucoup inspirée. C'est grâce à lui que je suis devenue l'avocate que je suis, il m' a appris la rigueur et à retourner toutes les pierres. Avec lui, j'ai travaillé sur beaucoup de dossiers en responsabilité civile et professionnelle et en litige civil. Ensuite j'ai été recrutée par McCarthy Tétrault et j'ai eu un autre mentor Pierre Jolin, qui m'a aussi beaucoup transmis en litige et en négociation. J'ai appris à écouter, à être médiatrice et à changer de chapeau selon les dossiers.
Pourquoi avez-vous décidé de vous joindre à LKD ?
Après 10 ans de pratique, je me suis repositionnée comme avocate. J'ai déménagé à Montréal et j'ai rencontré des avocats de chez Langlois. Jean-François Gagnon voulait quelqu'un de senior à Montréal pour développer le marché, c'était donc un beau défi. En quatre ans, nous sommes passés de deux à huit avocats. J'ai pu avoir accès à des dossiers de plus grande importance. Jusqu'alors, j'étais plus dans l'exécution et je voulais jouer un autre rôle plus orienté vers le conseil stratégique. Me Raynold Langlois m'a appris à toujours rechercher la meilleure solution et à être imaginative pour réfléchir à toutes les options possibles.
Quelle est votre vision du litige ?
Le litige est une voie mais ce n'est pas la seule, ce n'est pas une fin en soi mais un outil qu'on peut utiliser pour atteindre l'objectif du client. Il faut être le partenaire du client pour connaître sa meilleure option. Un des plus grands pièges, c'est de faire comme tout le monde. Les clients ne veulent plus ça, il faut réinventer le litige et avec le nouveau Code de procédure civile, ça va être encore plus vrai. Il n'y aura plus de solution toute tracée, il y aura de la place pour les solutions originales avec de nouvelles règles. Le juge va devenir un partenaire au centre du dossier.
Quels conseils donneriez-vous à de jeunes avocats qui souhaiteraient faire carrière en litige ?
Il faut s'entourer d'excellents mentors et s'en inspirer en début de pratique. Ça permet d'aller chercher le maximum de ceux qui ont de l'expérience, c'est la seule façon, on ne peut pas aller plus vite que les années. Il faut de la rigueur en tout temps et refuser les solutions préétablies. L'apprentissage rend inconfortable mais pour devenir meilleur, il faut sortir de ses zones de confort. C'est important de se distinguer des autres et de donner un service d'excellence avec passion. Quand j'étais à l'université, on parlait déjà des difficultés du marché, mais il y aura toujours de la place pour une personne passionnée et qui travaille fort.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Je veux continuer à solidifier notre équipe qui se distingue déjà dans le marché et la faire rayonner encore plus. À mon tour, je suis mentor de jeunes avocats et c'est très valorisant ! Et puis je veux aussi continuer de me développer comme avocate, on n'a jamais fini d'apprendre !
DSG
il y a 9 ansYes, this is a lawyer I would like to know better, way better. Hell yes.
Anonyme
il y a 9 ansI had the opportunity to work with this lawyer and was impressed by her professionalism, and her interpersonal skills as well.
Anonyme
il y a 9 ansFélicitations à Me Brochu pour son parcours!
Toutefois, les mentors en droit ne sont pas aussi "faciles" à trouver qu'on le voudrait... quand tu tombes sur une pomme pourrie, tu peux vite désenchanter de la pratique. Bref, c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais je crois que c'est surtout un coup de chance...
Anonyme
il y a 9 ansJE suis toujours émerveillée de voir qu'il y a encore des passionnés dans le métier. Bravo et bonne continuation, c'est très inspirant.
Petit commentaire toutefois, qui rejoint celui précédent:
"Quand j'étais à l'université, on parlait déjà des difficultés du marché, mais il y aura toujours de la place pour une personne passionnée et qui travaille fort."
Ça prend aussi un lot de chance. J'étais des plus passionnée à la faculté de droit. 7 ans d'université, 3 diplômes, pas une seul fin de semaine à moi pendant ces 7 années. J'en mangeais, je voulais tout lire. Un mémoire de maitrise parmis les meilleurs de la fac. La suite? Aucun stage. Plus rien, ou presque. Après 10 ans, je survis de mandats d'aide juridique, et je sens que tranquillement, je perds la flamme, et surtout, je perds mes acquis si durement gagnés au cours de mes études supérieures, lesquels ne me servent aucunement.
Conclusion: il faut avoir un bon stage dès le départ. Autrement, la marche est très difficile, voire impossible à monter.